Arrivée dans la marina avec 10 m de bout et flotteurs coincés dans les deux hélices; On a fait très fort cette fois-ci! On n'a pas l’air très malin… soit… Quelques bateaux de voyages sont accrochés au ponton. La marina est en plein coeur de la ville juste au bas de “l’élévador”: Cet ascenceur Lacerda s’élève face au promontoire rocheux qui sépare la ville basse, plus moderne de la ville haute avec le pelourinho et ses quartiers historiques, ses ruelles pavées bordées de maisons colorées.
le pelourinho (traduire pilori) est un quartier colonial aux sobrados multicolores, des églises à chaque coin de rues, autant de cathédrales, des Bahianaises colorées merveilleusement endimanchées, des musées chargés, des danses de capoeira musclées, et des touristes à gogos, entrainant des policiers vigilants armés jusqu’aux dents, et des locaux flairant le dieu dollars, ici tout se monnaie, chaque photo est un beau billet vert…
Devant les yeux gourmands de quelques individus je dissimule mon réflex tant bien que mal sous une écharpe en bandoulière, l’insécurité est palpable, la ville bruyante. Certaines zones sont infréquentables pour nos derrières de petits blancs! Quelques locaux ayant pitié nous sermonnent, nous encourageant à rebrousser chemin, nous évitant, c’est sûr, le coupe gorge… C’est un peu l’histoire du bon de la brute et du truand. Salvador, le crack et la décadence, l’odeur de pisse et la pauvreté nous sautent aux yeux autant que ce pelourinhos posé en haut comme un écrin de richesse.
On repartira en frottant nos dérives dans les pendilles du voisin, un bon vent de côté… Chapeau Milo, pas mieux qu’à l’arrivée… On se débat encore quelques minutes avant de s’échapper vers Itaparica juste en face.