La première occupation du bord, qui alimente les conversations de ponton, consiste à éplucher les instructions nautiques et guides de navigation, traquer les bulletins météo frénétiquement et les étudier pour en déterminer les éventuelles “bonnes” ou" “moins pires” fenêtres météo. Un peu comme une chasse au trésor ou comme une mission impossible...
L'enjeu du parcours:
« Bonjour, Monsieur Phelps. Votre mission, si toutefois vous l'acceptez... »
Rallier le Cap Town avant la fin décembre … en un seul morceau. Vous devrez affronter une côte inhospitalière offrant très peu d'abris (si on peut appeler ça des abris…) Les étapes possibles seront : Durban, East London, Port Elizabeth, Mossel Bay, Simon's Town et le gral : Cap Town
La tactique à adopter:
A chacun sa stratégie, tous les coups sont permis. On passe avant ou après les dépressions… surtout pas pendant! Avec ou sans le courant …
Utiliser votre joker: c'est entre East London et Port Elizabeth que le courant est le plus généreux, à proximité du plateau continental et de la ligne de sonde des 200 mètres.
Une problématique:
Le Cap de Bonne Espérance est l'un des trois grands caps de la planète avec le Horn et Leuwin. oups!
Analyse météo à l'approche des côtes africaines:
La situation météorologique, à laquelle se trouvent confrontés tous les navigateurs qui empruntent cette route, requiert une analyse minutieuse, soit ici notre spécialiste Captain Don Yvano De La Vega, sur qui notre survie repose!
Située sur la route des grandes tempêtes australes, la pointe africaine peut se faire très violente.
Les dépressions venant de l'Antarctique et remontant la côte africaine peuvent couramment générer des vents de 50 nœuds, et soulever une mer très forte, avec des creux de 8 à 10 mètres à la côte (ce qui se produit en cette “bonne” saison tous les quatre jours… ).
Ce "petit" coup de vent de sud-ouest, combiné au fort courant des Aiguilles qui descend le long de la côte est de l'Afrique, peut générer
des vagues déferlantes géantes atteignant 18 mètres de haut et même davantage (vague scélérate). Devant de tels chiffres, pas question d'espérer passer! (ne cherchez pas sur les photos… Nous essayerons d’éviter ce genre de conditions…)
Le mot d’ordre sera donc, "Patience", pour pouvoir poursuivre notre route dans des conditions de sécurité optimales.
Par chance, le temps de parcours le plus long d’un abri à l’autre est de 24 heures et les prévisions météo sous cette durée sont heureusement extrêmement précises.
Appel à un ami: Il est conseillé de prendre la mer juste à la fin d'une dépression de sud-ouest.
« Si vous ou l'un de vos agents était capturé ou tué, le Département d'État nierait avoir eu connaissance de vos agissements. Bonne chance, Jim. »
A vos cirés, c’est parti!!!
Le 20 Septembre 2012 nous quittons Richard’s Bay pour Durban située à 90 milles au sud, un petit saut de puce…