Temps mitigé. Ca fourmille ! Crie de ralliement, regroupement des troupes sur la jupe arrière bâbord. Il est 9h00, planning serré : Avitaillement, trouver une connection Internet pour récupérer des fichiers météo, remplir les cuves de gasoil, mettre les voiles pour Gibraltar !
Il est 13h00, nous larguons les amarres. La mer nous porte de plus en plus loin, de plus en plus haut ! Des creux de 3m00 se forment derrière nous.
Les conditions ne sont pas idéales, mais les 30 nds de vent sont dans le bon sens. Le bateau surfe sur les vagues ! ça marche fort !! Des pointes à 15 nds
Malgré une route volontairement éloignée des cotes pour plus de tranquillité…les cargos se succèdent et nous emprisonnent une bonne partie de la nuit.
Le petit quart de lune naissant ne suffit pas à nous guider dans la nuit noire, ni à nous rassurer.
Cap’taine est bien fatigué, nous attendons le levé du jour avec impatience…En vain… il n’y aura pas de levé du jour ! Un épais manteau nuageux vient gâcher se plaisir !aujourd’hui c’est jour blanc, ou plutôt noir ! Nous entrons sous des orages pour toute la matinée. Les conditions météo sont hallucinantes, passant d’une dépression à l’autre. Celle que nous venons de traverser charrie ses gros nuages sur les Baléares… prévu pour dans 12h00, avec une masse spectaculaire de pluie ! Nous avons bien fait de partir !
Une halte s’impose. Nous sommes à Almeria, la baie est grande ouverte et notre abris de fortune permettra à yvan de se reposer pendant 2h00.
L’épais voile noir qui nous étouffait c’est finalement dissipé. Le soleil nous régénère.
Almeria, ville agricole au sol couvert de serres grises à perte de vue (citrons, oranges, légumes), mais nous n’en verrons pas plus : le départ est donné par le couché du soleil plongeant dans l’eau. La nuit sera calme, agréablement poussé par les voiles. Arrivée sur Gibraltar, il est 16h00. Les imposants cargos masquent l’horizon ! Nous sommes le seul bateau de plaisance en vue et si nous n’avions ni cartes ni guides, tout laisserait à penser que ce petit bout de Milo one n’est pas à sa place.
Nous cherchons à valider nos papiers d’entrée dans le territoire… en vain… après deux bonne heures d’aller et retour on nous apprend qu’il n’est pas nécessaire de montrer patte blanche a partir du moment ou l’on ne séjourne pas dans l’une des deux marinas privées. En effet, L’île ne mesure qu’ 1km sur 4km, se limitant à son bout de rocher et le mouillage caché derrière la piste d’atterrissage est espagnol…
Soit, l’ancre est posée… le mouillage super protégé, nous avons hâte de retrouver notre lit !