Secouer – secouer – secouer moi !! Yvan est fixé sur les vagues, appareil photo au poing. Des déferlantes de 4, 5 mètres font surfer Milo One vers la Barbade. On notera une pointe à 17 nœuds, Yvan cherchait les freins, accroché à la barre !!!
Oscar n’a pas assimilé le décalage horaire : réveil 5h00 du mat !!
Ca claque grave sous le cockpit ! Savant mélange de coup de tonnerre et tremblement de terre !!
Attachez vos ceintures, nous entrons dans une zone de turbulence ! Les grains ont cessé… La couverture nuageuse est totale !!! Mais nous relèverons tout de même une température de 29°C.
Nos déplacements au sein du bateau sont chaotiques et désordonnés, la position statique ressemble à celle des canards, pied et jambes largement écartés pas très sexy mais équilibrée. Quant à nos déplacements, de deux choses l’une, soit on accélère le mouvement enjambant de la coque proprio à la coque bâbord, profitant d’un surf, sans poser un pied dans le carré, soit on avance balin-balan, clopin-clopant un coup en arrière, un pas sur le côté, trois pas en avant, ça monte et ça descend !!!
20h30 : Milo sent l’écurie ! Il avance, il avance : 8 nœuds !! Nos savants calculs n’auront servi à rien, l’état de la mer ne mérite pas que l’on s’y attarde afin de profiter d’une approche de jour !!
T.E.R.R.E !!!!
Enfin lumière de ce que l’on peut voir d’ici, à 26 Le phare !!!! Yalaaaa !! Ce soir c’est double ration de pâte pour tout l’équipage !!
La vie terrestre va reprendre son cours révélant peu à peu, d’abord un halo dans cette nuit noire, puis un feu isophase quelques lumières plus scintillantes.
Les vagues nous accompagnent jusqu’au bout, un vent de 35 nœuds jusqu’au bout… le spi est bien rangé avec les alizés.
1h45 du mat, 14 jours de navigation sans voir la terre. Les fonds sont de 11 mètres ça change des 5000 mètres !!!
Nous jetons l’ancre Barbade nous y sommes.
La civilisation a repris son cours, la musique à fond retentit dans le mouillage !! On s’en fou, on est arrivée, on a traversé l’Atlantique à la voile ! Et toc ! On n’a plus à s’agripper… le calme est revenu.
Philippe déstresse, la pression retombe ; nous allons TOUS nous coucher ! Les quarts sont terminés.