Un périple qui nous transporte plus loin que nous ne l'aurions imaginé
le marché coloré, épicé
Quelques foulées sur la rue principale, un bref aperçu.
Nous nous réjouissons de découvrir l'Indonésie ce nouveau pays, avec sa civilisation et toute la richesse des découvertes à venir. Nos premiers pas en Asie commencent ici par Kupang. Ce qui nous frappe immédiatement dans cette grisaille, sera cette façade sur la mer ses éboulis et ses bâtisses qui semblent en ruine, (inhabitées?) et menaçant de s’écrouler à tout instant. Mais pour en voir d’avantage il nous faut l’aide d’un taxi boat qui nous permet de traverser jusqu’à la cote. Sans cela, le ressac perpétuel nous condamnerait à rester cloitrer au bateau. Nous commençons donc la visite de la ville par la rue principale, de l’autre coté de ces corps de bâtiments, et avec l’aide d’un rayon de soleil généreux, nous découvrons une ville qui grouille de vie et d’animation, de mobylettes, de populace, …et de pauvreté (sans en être pour autant malheureux). Les locaux sont extrêmement souriant et curieux de voir des peaux blanches et nous sommes assurément l’attraction du jour, surtout Oscar notre petit blondinet. Les gens se poussent du coude et courent derrière nous pour nous apercevoir, gênés du sourire que vous leurs rendez de s’être fait prendre la main dans le sac, mais ravis de se faire prendre en photo. Ici la vie ne coute rien, et pour 8 dollars nous profiterons de deux heures de taxi pour en voir d’avantage. Après les Kangourous c’est au tours des singes de ravir le cœur d’Oscar. Et quelle surprise, les touristes des villages voisins venus en masse se désintéressent des singes dès notre arrivée, ce ne sont plus eux les vedettes mais bien notre fiston qu’ils photographient! Pour un peu ils lui jetteraient des cacahuètes… ce qui ne serait pas pour lui déplaire ; )
En chiffre, l’Indonésie ca donne: 5000 km d’Ouest en Est, avec plus de 17 500 îles et une superficie de 1 904 569 km2, il s'agit du plus grand archipel au monde, presque trois fois la taille du Texas! La population est estimée à 240 millions de personnes, ce qui en fait le 4e pays le plus peuplé du monde et le 1er pays à majorité musulmane pour le nombre de croyants.Les paperasses interminables nous serons épargnées par le biais de notre agent Napa (nommé par Bali marina), qui nous évitera également les éternelles visites à bord des customs et autres hordes administratives… La procédure d’entrée en Indonésie étant assez lourde, il vous faut avant tout un visa (valable trois mois), puis un agent (facultatif mais vivement recommandé) afin de vous établir le CAIT nécessaire qui vous permettra de naviguer ou bon vous semble dans les iles, simplifiant par là même les papiers de votre port d’entrée. La corruption étant de mise il vaut mieux faire les choses “dans les règles” plutôt que d’y laisser son énergie son temps et son argent ou encore pire … 20% de la valeur de son bateau!
Petite escale à terre, (rien qu’un tout p’tit instant) histoire de faire le plein de produits frais et de gasoil, 48h à Darwin et on repart laissant définitivement derrière nous les iles du Pacifique et la mer de corail. Devant, se sont les portes de l’Asie et ses milles et une mer. Soit en amuse bouche, la mer d’ Arafura, pour suivre la mer de Timor et ses petites iles de la sonde, puis la mer de Flores et pour finir la mer de Java qui nous accompagnera jusqu’à Singapour.
3000 miles depuis Cairns sous une violente pétole et des courants taciturnes, une remontée bien lente, les cotes du Queensland et le territoire du Nord nous paraissent interminable, un moteur après l'autre soit 1800 L de gasoil et 22 jours de nav', et nous voici en Indonésie. Kupang, sur l’ile de Timor sera notre première escale.
Après 17 jours de nav’, nous retrouvons enfin un semblant de ciel bleu. Peut être juste la conséquence du cyclone Errol qui nous précède en direction de Kupang. Nous retrouvons même le plaisir de la voile, 11kts au près serré Milo file à vive allure. Les courants s’éclatent, dans une mer lunatique et capricieuse, comme des bassins autonomes et fantaisistes tous les milles nautiques, tantôt lisses comme un miroir ou totalement hérissés, ca moutonne ou éclate en geyser. Une mer pleine de contradiction, un échantillonnage, un concentré de courants vents mers disparates. Puis c’est une baignoire à remous qui nous attend pour la nuit, on débouche dans le golf de Van Diemen autrement dit: le jacuzzi… se soir nous oublierons le diner aux chandelles!
Oscar profitera (avec méfiance du bassin de l’hôtel et à 4 dollars le litre de gasoil nous pousserons nos coques jusqu’à Darwin, espérant que les customs faunes toute aussi hostile d’Australie, ne nous tombent pas dessus! (notre sortie officiel du territoire étant faite depuis Cairns, nous n’avions plus l’autorisation de mettre le pied à terre… soit, en bon petits Français… Aaaaargh ses Français!)
Toujours en quête de gasoil nous poussons nos étraves quelques milles plus loin, qui nous conduisent dans un véritable havre de paix, tout du moins vu d'u bateau. Si d’ici les immenses plages semblent ourlées de sable blanc, elles n’en sont pas moins léchées par une forêt dense et hostile. On peut donc aisément s’imaginer à la plage, en bikini et lunettes de soleil, au milieu de crocodiles, buffles d’eau, sangliers, serpents, araignées, iguanes géants et rapaces… ou dans l’eau pour un petit bain avec les mêmes crocos, méduses, requins et pour les plus gentils, les marsouins… A bien y réfléchir c’est plutôt crocodile dundee! Cela dit au milieu de cette faune et de cette flore, se cache un hôtel charmant, sans route ni accès (autre que par les airs) et repousse à la force du poignet toute cette nature qui reprend ses droits; Dur dur de remettre en état pour la saison, surtout lorsque l’on tombe nez à nez avec un serpent venimeux à la sortie de sa chambre! Oups
Deuxième arrêt sur le Northern territory. Il s’agit de Garig Guna National Park, là où les premiers aborigènes ont foulé le sol Australien. Une réserve naturelle qui nous informe rapidement que “Croc danger is real”, il manquerait plus qu’ca ! Il est vrai qu’ici à part les rangers et les crocodiles (que nous n’avons heureusement pas eu l’occasion de saluer), il n’y a pas grand chose, c’est la vie sauvage de la rainforest hostile et les portes du bush et sa terre rouge sang. On ne va peut être pas s’attarder.
Aujourd’hui pourtant Milo a disparu de la circulation, posant un “lapin” aux autorités, (et non, nous ne sommes pas superstitieux…) et préférant se reposer prêt des cotes, après tout autant en profiter. Ce fut donc à cette occasion que nous avons fait la connaissance de Rusty & Bronwyn Tully, qui nous ont très sympathiquement invité à prendre le thé dans leur home sweet home et par la même à nous dégourdir les jambes, après 8 jours cloitrés en bons petits soldats sans mettre le pied à terre. Pour l’heure nous apprécions cette escale d’autant plus inattendue qu’ils pratiquent, la perliculture, en Australie… et avec les crocodiles!!! Oups. Une journée bien agréable qui nous aère la tête.
Nous reprenons notre route cette fois ci plein Ouest, direction Darwin. Malheureusement depuis notre départ de Cairns les voiles ne nous servent plus à grand chose et une pause gasoil s’impose, c’est pétole au pays des kangourous! Vu d ‘ici rien de rien, il n’y a RIEN au Nord de l’Australie. Enfin presque puisque tous les jours à la même heure nous avons notre petite visite, et oui, même ici au milieu de RIEN! Un avion des Customs nous survole quotidiennement, je dirais même, qu’ il tombe à pic … sur Milo! c’est un peu impressionnant la première fois, un avion qui vous pique droit dessus, et puis on se surprend à attendre, tous les jours ce “rendez vous”. En effet des avions effectuent une veille acharnée de tout ce qui flotte à proximité des cotes Australienne demandant de se signaler. Rigueur, rigueur! ils rigolent pas tous les jours en Australie…