Un périple qui nous transporte plus loin que nous ne l'aurions imaginé
Que c’est reposant…. ha... non, heu... ca bouge trop, on me dit qu'on ne va finalement pas rester... Voila, ca, c'est notre passage éclair à Makemo, record à battre, 24h!!! c'est vrai qu'on est le 1er Avril! sacré farceur Yvan!!! Ha... Non, ... c'est pas une blague! Bon... ben… R’heusement on a juste eu le temps d'acheter un bac de glace vanille-chocolat! …et c'est reparti pour Fakarava, passe sud... J'espère qu'on sera à l'abri, d'y-vent... sinon on se va se retrouver dans l'océan Indien!
“Awivée” en douceur, 2 Nds… passe de Makemo, un peu rock’n roll… Un courant sortant nous empêche de progresser sereinement et les tourbillons manquent de nous faire perdre le contrôle de Milo, nous envoyant dans le décors. Captain prend quelques sueurs froides à la barre sous ce soleil de plomb! Makemo, enfin la vie en couleur! On retrouve cette palette de bleue infinie, Yvan revit… c’est l’heure de notre premier bain en 4 mois!
Milo s’est transformé en péniche… Plus de vent, plus de vague, tout est paisible… le bon coté des choses c’est que l’on peut vaquer à nos occupations et considérant notre vitesse 3 – 4 Nds… On a le temps! 18h00 livraison à domicile: notre diner du soir, une deuxième daurade coryphène… On y prend gout!
Le vent vient à manquer, Milo sort sa grosse bulle blanche, … mais l’affaire n’est pas très concluante! 4 Nds… 3 Nds… 2 Nds… 1 Nds… PE-TO-LE!!! Heureusement, une daurade coryphène nous sort de notre léthargie, c’était inespéré! Après s’être fait narguer par un espadon qui n’a pas daigné monter à bord et ridiculiser par son pote qui nous a embarqué notre plus beau leurre et toute la bobine de 500 m qui va avec…. Notre premier poisson depuis des mois! faut dire qu'ici dans les eaux claires les poissons voient les rapalas, (contrairement aux Marquises) c'est tout de suite plus facile! Mais… c’est quoi ce bruit?!? juste les moteurs… Captain vient d’affaler notre bulle de SPI, désespéré! 20h00: 15°20.431’S 141°40.358’W, vent vrai: 2,7 Nds, Vent apparent: 0,0 Nds!!! planté…
Nous quittons le mouillage pour les Tuamotu, en espérant ne pas se refaire un retour sur les Marquises pour cause de cyclone! Cap sur Makemo par une mer belle et calme sur une allure de 9 Nds, tranquille! Ca fait plaisir de naviguer dans de bonnes conditions, sous le soleil!
On troc à mort! Le bateau s’alourdi considérablement avec notre armée de Tiki …et Tikette (sa Vehine) 5 en tout!!! On a du rentrer l’équivalent d’un tronc d’arbre en bois sculpté: Raie, bol, Humete, pilon, masque et lance en rostre d’espadon! Fatu Hiva est depuis sous un gros nuage vaporeux tellement ca cocotte… et nous on coule! Un grand merci à Sopi et Léa qu’il ne faut pas manquer lors d’un passage à Fatu Hiva, la seul rue à gauche après l’épicerie! Captain a le guindeau qui le démange… c’est l’appel du grand large et des eaux turquoises! On va pas faire long feu aux Marquises…
Les sculpteurs sont affairés. tous préparent et remplissent d’énormes caisses de bois pour le festival Marquisien à Papeete. 2 mois pour sculpter une 50aine de pièces chacun. Nous flânons de Ha’e en Ha’e (maison), liant connaissance avec les locaux qui nous invitent volontiers à découvrir leur art. Les enchères vont bon train! ici le troc est de mise! Les Vehine (femmes) se mettent à genoux pour nos pipettes de parfums, du vernis, du rouge à lèvre, les Enata (hommes) pour le matériel de pêche, de plongée: masques, combinaisons, palmes, sondeurs, ou pour la chasse: cartouches de 22 long… On me demandera même des fusils!!! Perso à bord de Milo, on est plutôt joujoux par millier!!!
Quelques milles plus loin, nous retrouverons Fatu Hiva et sa baie majestueuse, ses pitons rocheux et ses vierges qui gardent le village de Hanavave. La beauté de se site est remarquable, grandiose, unique.Certainement le mouillage le plus beau des Marquises, 600 habitant pour 80 km² concentrés autour de 2 villages, Omoa et Hanavave. 1 an que nous foulons le sol Polynésien et nous n’avons jamais retrouvé d’aussi belle sculpture que celle de Fatu Hiva, le berceau de l’artisanat, le centre le plus prestigieux, d’une finesse inégalable. On y trouve des tiki aux formes arrondies des boites finement ciselées, des lances des casses tête de magnifiques Humete (plats creux allongés) des raies majestueuse, des masques, les sculpteurs travaillent le bois de rose, le tohu, le bois de coco, la pierre fleurie, la pierre basaltique, les cornes de chèvres, le rostre d’espadon… et les Tapa qui font la renommée de Fatu Hiva.
Mais avant stop sur Tahuata, petite ile de 70 km² avec une population de 650 habitants! Le village de Hapatoni compte une 20aine de maisons coquettes construites en bord de mer, le long d’une route édifiée sur un pavage ancien. Aux allure de province du bout du monde, la vie semble paisible… Les jeunes filles tressent des fibres de coco à l’ombre des arbustes aux fleurs odorantes tandis que les enfants batifolent dans l’eau sous l’œil bienveillant des tatas et mamans (il y a beaucoup de courant!!!). Plus loin les hommes se réunissent sur le pae pae couvert, à la recherche de fraicheur, là ou l’air se fait moins rare. Assis, ils sculptent, le bois, le rostre d’espadon, l’os de chèvre, de boeuf et la pierre, avec un doigté, une maitrise et une facilité déconcertante! Tahuata est un nid d’artistes talentueux! Nous aurons le plaisir de faire la connaissance de Marc. B. sculpteur sur os hors paire spécialisé dans la bijouterie et je repartirais avec une lance et un bracelet d’une finesse extraordinaire… en os de chèvre!
Après Anaho et ses nonos, compter 50 piqures par demi bras et demi jambe… retour sur Taiohae; Au programme, courses et gros bisous d’Adieu avant un départ pour Fatu Hiva et les Tuamotu.
Aller, on enchaine, pas de répit! c’est un jour , une activité! Aujourd’hui Dimanche on déjeune “en famille”… TahiakimikuaPoenaiki (la princesse qui cherche la perle rare) et Pautuheeitemoanahohonuitepo (qui va dans la profondeur de l’océan le soir) de leurs prénoms Marquisiens, (ca me fait penser au prénom Indien style “petit nuage blanc”…) bref, soit Maria et Daniel, prénom français que nous préfèrerons pour des raisons de simplicité…nous reçoivent chez eux les pieds dans l’eau (ou presque) vue sur la mer! au menu: salade de poulpes coco à tomber par terre, chèvre au curry–coco, frites de manioque, pain maison et pastèques, sans oublier le sourire de nos hôtes… je ne parle que de bonheur, mais que dire d’autre&h