Tous les jours on essaye de faire un maximum de distance. On avale des miles et tous les matins nous profitons de l'aurore pour partir. 60 miles en 9 heures. Les conditions météo nous sourient apportant même un petit vent qui nous pousse dans le dos.
Dès que l'on se rapproche des côtes, les montagnes grises, sèches et ridés dévoilent leurs frondaisons de mousses et de lichens. Habillées d'un vieux manteau de velours vert râpé elles s'étoffent en basse altitude et se transforment en un épais mur végétal de niré, de guindo, de lenga qui s'immerge dans l'eau.
Les côtes ondulent en une dentelle de roches, semblable aux doigts d'une main qui s'effritent en un amoncellement d'ilots flottants, égrainant la vie.
Des nuées d'oiseaux se réunissent sur ces radeaux de pierre, arborés d'une végétation minimaliste à la manière des jardins Japonais.
Des profondeurs surgissent des nappes de kelp qui prennent naissance par 40 mètres de fond. De véritables sapins au feuillage dense, des lianes qui muselleraient n'importe quelles hélices!
Chaque nouvelles caletas est un nouvel univers, magnifique.
L'amarrage peut alors commencer, Spiderman lance sa toile! 100 m de bouts à chaque extrémités du bateau, des lignes flottantes fluorescentes nous relient à la terre.
Il faut alors choisir son arbre ou son rocher. La manœuvre prend parfois plus d'une heure et mieux vaut prévoir une arrivée avant la nuit et sans vent.