L'hacienda de la famille Herman Eberhardt trône au milieu de cette verdure, paisible au bord de l'eau où paissent des moutons et des chevaux. Des hordes de cygnes élégants blancs à tête et au long cou noirs et aux joues rouges passent d'un bord à l'autre, de nombreux oiseaux, oies et canards, quelques flamants rose complètent la photo de ce mouillage étonnant. Le calme avant la tempête.
Ce mouillage conseillé par le guide n'offre que la possibilité de se mettre sur ancre, dans 3 m d'eau, sur un épais lit d'herbe, entourés de haut fond... Misère!
Et c'est parti.
le vent rentre en trombe, des paquets de rafales s'engouffrent entre les collines. Ca souffle fort!
L'ancre dérape rapidement une première fois, glissant lentement mais surement. On décide d'assurer et de remonter histoire de gagner quelques mètres plus en avant et se dégager du bord.
La manœuvre est périlleuse, l'eau fume sur le plan d'eau, des rafales à 60 kns soufflent si violemment qu'on ne peut tenir debout sans s'accrocher au bateau, on va déécoolllller!
La chaine ne cesse de se tendre donnant de violent à-coups, elle remonte avec elle des paquets d'herbe engluée qui enlise le barbotin l'empêchant de mouliner. C'est le feu!
On hurle pour s'entendre, le vent est tonitruant.
la côte est proche et la faute impardonnable, il faut faire vite et déterrer l'ancre à tout prix.
On re piochera à peine plus haut, profitant d'une accalmie pour quelques minutes.
Capitaine instaure donc des quarts de nuit au mouillage, une grande première!
Jean-Louis qui partage la baie avec nous dérape également, son bateau s'est même couché sur une bonne rafale renversant tout l'intérieur! De notre côté le capot du puit de chaine situé sur le pont à prit une bonne rafale, un appel d'air par le puits d'ancre l'a décroché de ses joints et fait riper les deux poignées pourtant verrouillées, improbable! Il s'est littéralement arraché, envolé et explosé en 2 sur l'arrière bâbord, se fracassant dans un grand bruit, l'un des morceaux terminant à l'eau.
Yvan est en train de bricoler un nouveau panneau en bois récupérant les deux poignées restantes. Mc Giver le retour!
Les hordes de cygnes et flamants rose qui nous entourent bravent la tempête, se mettant à la cap, ils ploient le cou en avant et pédalent à toute berzingue. Ils résistent!
Pauvres oiseaux... Ce matin ils n'ont plus de plume! ;)
Pour l'heure retour au calme, ici c'est les 4 saisons en une journée, on respire de nouveau. Pas easy tous les jours, ça se mérite la terre de feu!
Pour fêter ce calme retrouvé nous dégusterons à notre bord la cuisine de Jean-Louis qui nous a mijoté un délicieux poulet basquaise (mmmh Jean Louis... ne manquerait-il pas une oie dehors?!?) une salade de cœur de palmier et, une tarte... à la crème, parait-il volante, puisqu'elle à déjà traversée cette nuit son carré... fort heureusement sans encombre!
Une merveilleuse soirée. Toujours des moments uniques partagés isolés au sommet du planisphère.