Puerto Eden est la ville la plus isolée au monde, arrosée généreusement de pluie elle atteint la plus haute pluviométrie de la planète!
Il fait frais, les températures redescendent, l'eau qui sort des robinets est vivifiante, difficile de se rincer les dents après le brossage, ouch!
Et pourtant Milo fait toujours route plus au Nord, laissant derrière lui les 50ème hurlants.
Mais quelle escale, Puerto Eden est hallucinant. Un village de pêcheur du bout du monde. Plus que 170 habitants dont une dizaine de kawésqar (peuple originaire décimé par les maladies), une école démesurée avec 9 enfants, ni route ni chemin, un long et unique chemin de bois suspendu sur pilotis longe le littoral. Épousant le relief, il monte et descend, et dessert au passage les cahutes de bois et de tôles colorées en amont ou en avale. 1m de large sur moins de 2km, on y croise les locaux du village, des hommes des femmes des enfants, des chiens et des chats aussi, 2 touristes perdus pour deux jours attendent le ferry Navimag retour, beaucoup de pêcheurs. On y trouve une église avec un semblant de parvis, peut être la seule "place" du village un peu en retrait de cette passerelle. Quelques barques de pêcheurs patientent sur l'eau, d'autres sont en construction ou en restauration. Pas de commerce, quelques maigres épiceries aux vitrines insolites présentent des denrées à prix d'or: la farine est à 5€ et le gasoil au double de Natales. L'isolement fait flamber les prix. Seul les centollas (araignées de mer géantes), oursins, et coquillages sont à profusion et réjouissent nos papilles pour quelques malheureux pesos.
Avant l'algue rouge les locaux vivaient du commerce de moules géantes. Hélas ces malheureux mollusques bivalves atteint par une algue toxique ont décimé la population.
Depuis le village s'endort gentiment, isolé et sans avenir, les jeunes ont déserté, laissant derrière eux parents, petits frères et sœurs.
Cependant l'atmosphère paisible du lieu et quelques pas à terre nous enchantent, on reprend notre souffle au soleil profitant de l'arrêt pour démêler le kelp de nos hélices!