Demi tour toute, après quelques petits milles, mais quels milles! 30 Knts dans les naseaux, des sacs de sels par dessus bord, ça secouait sévère… et la rombière hurlait, jurait, menaçait! Au même moment que Milo s’embarquait dans un joyeux 180° (me redonnant éclat et sourire …) nos amis 1+1 déchirait leur voile(bouh)... Richards Bay attendra un jour de plus et nous attendrons J+1 que la dépression se décale... Le rallye de l'arc est parti, coute que coute, le nez dans le guidon, pour une grande boucle en “hors piste”. Nous préfèrerons dormir pépère, (et mémère… ) en attendant que demain - soit un autre jour !
3-2-1 CLAP! GO GO GO!!! le second départ est le bon. Mer formée, voiles choquées, Milo file 10 knts agréable, “eeet pourtant, pourtant …” Oscar, Milette et la chatounette virent au vert…
Les 5 premiers jours sont toujours les plus durent. Mais y a rien à faire, l’océan Indien, nous, on l’aime pô… (et puis lui non plus! ) Beurk BEURK et re-BEURK. Ca déferle, ca clac, ca éprouve. Les nuits sont rudes, La mer déborde sur le cockpit, entre orages et nuits sans lune, c’est électrique, notre fatigue s’étire… Toujours régler les voiles, sous un vent sans cesse changeant et un océan bien lunatique! Le radar qui fait des siennes… L’océan dans tous ses états: croisé, court, long, déferlant, d’huile, étoilé, bordélique, électrique… faites vos jeux!
Chaque pas nous arrache un effort pour rétablir notre équilibre… Mais quel plaisir lorsque tout s’apaise! Quelqu’un a appuyé sur OFF, la mer est comme laissée là, en plan, désappointée, ne sachant à quel saint se vouer; On entend … … - le silence- ! (c’est comme le supplice de la goutte d’eau lorsque tout s’arrête). Le plaisir de se retrouver sur ses deux pieds, stable, le bonheur de naviguer à 8 knts poussé par un vent constant, sur un océan endormie, flâner, pêcher, recoudre ce qui a céder, cuisiner, se détendre et sourire!
… Et puis… se réveiller – encore– dans une mer cabossée, un train de vagues de coté, DESORganisé, CHAOtique, DEglingué; S’isoler, ne plus parler, subir, grincer, attendre, fermer les écoutilles!
C’est tout ça une traversée, un panaché de décors météorologique, un éventail de sensations, un océan d’eau dans tous ses états … et nous avec!
Quelques oiseaux de passage viennent à nouveau trouver un peu de repos sur notre radeau, d’autres poissons et calamars s’échouent là en fin de course pour le festin de Vénus (miaou!) on se rapproche… des terres… Pourtant la visibilité est quasi nulle et seulement à quelques milles des côtes nos yeux ne distinguent que ce cocoon de gris bleuté.
Soudain apparait devant nous une vaste terre aux reflets dorés par le soleil timide: L' AFRIQUE!