Un périple qui nous transporte plus loin que nous ne l'aurions imaginé
Nous découvrons l’ile au rythme de ses habitants, des rencontres et de nos balades. Oscar ravi d’entendre parler Français se lie rapidement d’amitié avec les enfants de Jennyfer et Joanne, Brian 10 Ans, sa petite sœur et ses 2 cousines. Après l’école, 15h30, c’est l’heure des retrouvailles au ‘Jenny’s snack’, l’occasion pour moi d’apprendre la cuisine Rodriguaise, un mélange d’influence des traditions culinaires Créole, Européen, Chinoise et Indienne, merci Jenny, merci Joanne.
Le village de port Mathurin est un mélange de saveurs, vivant, tellement créole et coloré, chaleureux et accueillant. Dès 17h00 les rideaux tombent, le soleil se couche, les rues animées se vident de leurs âmes, plus rien ne bouge. Le contraste est saisissant, on pourrait dire que c’est “le jour… et la nuit” (facile...). Dès le premier soir nous errons à la recherche d’un restaurant, arpentant désespérément ces rues désertes. Le seul point animé semble être une petite bicoque formule snack à emporter avec une petite terrasse aménagée et 2 tables en bois. Nous sommes chez ‘Jenny’s bar’ et nous y sommes bien! Ce soir nous dînerons local, sous la pleine lune et ses milliards de chandelles étincelantes; Au menu, de nouvelles spécialités pour amuser nos papilles. On remplace le ‘fried rice’ et le ‘curry’ d’Asie par le ‘Mine bouilli’, ‘Mine frits’ ‘riz frits’ ‘Briyani’ ou ‘bol renversé’, tout un programme! C’est aussi ça un tour du monde, une farandole de saveurs.
Rodrigues nous réserve un accueil plus que chaleureux, les habitants sont absolument charmants et les quelques bateaux de voyage présents nous aide à accoster; Que ça fait plaisir de retrouver la vie, les sourires et l’amitié. Monique, du bateau Belges amarré juste devant nous, à la merveilleuse idée de nous régaler de pain frais, de VRAIS baguettes, luxe suprême après 12 jours de nav’, ainsi qu’un employé du chantier naval, tout sourire, vient nous offrir d’autres viennoiseries! Nous nous sommes jetés dessus, mmm, du pain et du beurre… sans que rien ne bouge, mais quel plaisir!!! (que le petit déjeuner fut agréable!!!). Sympathiques, les autorités défilent dans le cockpit, et même s’il y a beaucoup de paperasse, les formalités restent faciles. Formalités qu’il faudra d’ailleurs refaire à Maurice, bien qu’il s’agisse du même territoire?!? …
Les dernières nuits sont éprouvantes, pleines d’orages, pleines de vents, pleines de vagues, pleines de fatigue… On a du mal à réduire notre allure (c’est où les freins?!?). 3 riz dans la GV et un mouchoir de poche en guise de génois, Milo est lancé plein turbo à 10 -12 Knts dans ce champ de bosses, avec 30 Knts de vent. Nous sommes épuisés, lessivés. Dans un nuage brumeux l’ile de Rodrigues s’élève sur l’horizon à mesure de nos pas, comme un mirage; C’est toujours un moment fort et magique de voir apparaître la terre, après 2000 NM, tant d’immensité, d’océan et de vagues, si petite perdue au milieu de tout ce bleu. Après tout, cela ne tient qu’à quelques degrés, en plus ou en moins, pour passer à coter sans la voir… Bref, Rodrigues est là, devant nous, après 12 jours inconfortables de mer. TERRE!
Bilan de cette traversée de l’Océan Indien: Quelques bleus, après quelques trajectoires mal négociées...Suite à une grosse déferlante qui nous a couché à la verticale, la porte vitrée a traversé tout le rail sans s’arrêter, pour s’écraser dans le fond de la cloison… Out of order, ça ferme plus! Elle est complètement voilée. Les pare-soleil, le lazybag la bande UV du génois ont fini de se déchirer… et quelques kilos en moins (on va pouvoir se goinfrer!)