Vénus, est une vraie équipière surtout pour les quart de nuit ou elle nous tient compagnie! Elle fait quotidiennement son tour d’inspection à la recherche (comme les œufs de pâques) d’éventuelles poissons volants ou calamars victimes de la nuit, “yo poisson tou fré”.Mais non Vénus… celui-là ce n’est pas un poisson volant!!! c’est  le wahoo du capitaine, juste la taille au-dessus, pour toute la famille.

Réflexion: (en même temps on n’a que ça à foutre au milieu de tant d’immensité… Quel jour sommes-nous??? quelle heure est-il?!? disons que c’est une réflexion, au coucher du soleil, sur l’océan Indien, fin Juin!)

- Etre dans le creux de la vague: c’est, ne pas voir l’horizon… Etre au sommet de la vague: c’est, voir l’horizon. Peut aussi s’appliquer au moral, sans rapport aucun avec l’horizon… et sans rapport avec la position même du bateau dans la vague… mais plutôt avec le mal de mer… Bref, aujourd’hui, disons que: tantôt je vois l’horizon, tantôt une montagne d’eau salée se dresse plus haute que la hauteur de mes yeux, comprendre, que je suis dans le creux de la vague” ou encore, que je surf sur mon mal de mer… tout en essayant de me convaincre: ENCORE PLUS QUE 10 JOURS…!!! Mort de rire…

Lexique:

- Orage: en France (ou ailleurs sur la terre), lorsqu’il y a de l’orage, on prend un parapluie, ou on se met à l’abri… Dans l’océan Indien (… ou ailleurs sur la mer), il faut traduire: Vent violent (ici de 40 knts), vous poussant à abattre, déviant votre cap d’autant … pour le suivre dans sa satanée spirale! Puis, absence de vent totale, secoué, bringuebalé, balloté, sur une mer désorganisée  que le vent a levée avant, pendant, et après vous, (machine à laver sur position essorage) coup sec dans la GV, le génois qui faseille et empanne. Alors l’orage s’écarte, souvent TRES lentement,… ou se désagrège. 2h00 et quelques miles viennent de s’écouler, votre cap totalement aléatoire, ici totalement sud… on peut enfin reprendre notre route, sous les alizés, l’orage est passé…(jusqu’au prochain).

Observation: 4 jours pour s’habituer et prendre le rythme, 1 pour en profiter, oups, le 5eme, mon Scopoderm (anti nauséeux) me lâche! Beurk…

Nous n’avons goût à rien, même cap’tain a du mal… Il faut sans arrêt retrouver son équilibre, les vagues nous déviant sans cesse de notre trajectoire, on marche les jambes bien écartées, ivres, on prend de l’élan et on s’élance… et c’est parti pour le swing, lorsque l’on ne se cogne pas en route! Pour ma part je suis privée de lecture et de vidéo au risque de prendre le mal de mer, Oscar lui, saute sur les vagues, ravi de pouvoir prendre de l’élan et faire des glissades sur le parquet en chaussettes! Il dit qu’il fait du ski!!! Remarque, nous ne sommes pas loin du champ de bosses d’une piste noire, et à bien y réfléchir depuis que nous avons troqué nos maillots de bain pour les laines polaires, on s’y croirait presque. La température a chuté violemment et les nuits sont fraîches.

Une bonne houle courte de côté Sud-Est  et un train de vagues Est de l’arrière, la mer est totalement désorganisée, croisée, sous 35 Knts de vent; L’océan Indien, est hypocrite. Il est l’horreur des navigateurs et je comprends désormais pourquoi; Il est traitre, l’air de rien… il nous démonte!  Les vagues se forment et se rejoignent sournoises et imprévisibles, hérissant à leur croisée une monstrueuse pyramide, déferlant tantôt sous les coques, tantôt sous le cockpit (si fort que ça décolle le plancher et la table… avant de s’écraser sur l’autre coque dans un bruit fracassant…) tantôt sur les jupes arrière, déferlant limite dans le carré… Milo tangue, tant bien que mal, sur ces monticules d’une force phénoménale, cherchant son équilibre, le mât oscillant de gauche à droite comme un métronome à vive allure. Rien de bien surnaturel, on ne se sent pas en insécurité, seul persiste l’inconfort et la fatigue.

On fait le plein de soleil, de plouf dans l’eau, de noix de cocos, de plaisir, de détente, de ce paradis terrestre, de ses eaux si pures, si bleues, on laisse en échange une toute petite trace  de nous sur l’un des cocotiers porte étendard, témoin de notre passage, comme chaque navigateur l’a fait avant nous. Nos réserves s’amenuisent, il nous reste de la route à faire… Une traversée de 2000 NM, l’océan Indien, jusqu’à notre prochain port, Rodrigues…

Enfin la troisième île: West Island, accessible en ferry depuis Home Island, est l'île des Australiens… à l'Australienne ; ) Elle offre plus de services,  on y trouve une connexion internet à la bibliothèque, deux bars cafés, un resto, un salon de thé tout à fait charmant, un garagiste, une école, la police, une boutique de plongée, une autre de souvenirs, trente six chiottes, des BBQ, un mini marché, et LA piste d'atterrissage, qui sert occasionnellement ... de golf !?! … Le tout est desservi par une route bien goudronnée, très ensoleillée.  Les locaux sont fantastiquement "friendly !" des customs à la boulangère en passant par le garagiste! Ils ont tous le sourire et le mot sympathique, souvent même accompagné de petits présents. Des îles isolées au milieu de l’océan Indien, où la vie s’écoule en dehors du temps, avec cette impression entêtante d’être: AILLEURS…

Home Island abrite environ 500 habitants, la communauté musulmane Malaise , dans une atmosphère TRES Australienne. Rien de leur identité passée ne persiste. Ni coprah, ni mode de vie, ni architecture, seules  les voiles et les tuniques que les femmes relèvent pour grimper sur leurs quads, sac à main Fendi et lunettes Gucci… Elles sont so chic les “Cocos Girls” Malaises! Ici tout le monde paresse depuis la dépendance Australienne. On ne vit plus du coprah, les jardins verts sont entretenus au goutte à goutte automatisé, les allées rectilignes bien organisées, les pavillons bien rangés, numérotés, on se déplace en buggy ou en quad réaménagé en version familiale, des BBQ, des jardins d’enfants, des points d’eau, une mosquée, ô yeah! L’Australien a tout importé…  Négligeant quelque peu le charme de ce peuple, anéantissant le travail contre des pens

Minuscule atoll perdu au milieu de l'indien, qui, même sur place paraît aussi petit qu'il en à l'air! MAIS QUELLE MERVEILLE!!!!! On ne se lasse pas de ce paradis qui nous éblouis  chaque matin. L'atoll est partagé en trois îles : Direction Island donc où nous sommes situés, est inhabitée et  totalement sauvage. NOUS, cette palette de bleu infinie et ce vert qui tranche l’horizon de cocotiers élancés ... la seconde est Home Island abritant les Malais, et la principale île, West Island où se trouvent les Australiens.

Une dizaine de requins tournent non stop autour du bateau...  il va falloir se réhabituer avant de plonger à l’arrière du bateau. Excités au moindre de nos mouvements, ils n’attendent que nous. Une appréhension que l’on n’a pas lors de nos plongés dans les passes; Alors que nous venons dans leur mili

Une semaine à jouer les robinsons, seuls, on finirait presque par parler aux bernards l'ermite! Le Bonheur de ces instants privilégiés… Nous explorons chaque recoin de ces îles paradisiaques, écumant  les jardins de coraux multicolores et sa faune sauvegardés. Snorkeling tranquille ou plongée dérivante que l’on enchaîne comme un man&

Les Iles Cocos Keeling sont un territoire australien à 600 NM sud-ouest du détroit de la Sonde dans l’Océan Indien. Elles sont composées de deux Atolls, Keeling Nord et Keeling Sud, comportant 27 îles coralliennes pour la plupart inhabitées. Découvertes en 1609 par le capitaine W Keeling, deux Anglais s’installèrent en 1826 sur Keeling Sud et suite à des querelles de clocher… c’est Jonh-Clunies Ross qui restera. Il fit venir de la main d’œuvre Malaise et monta une exploitation de coprah. En 1886 la reine Victoria fit don de tout le territoire à George Clunies-Ross. Les héritiers régnèrent jusqu’en 1955 où les îles devinrent alors dépendance Australienne, entraînant de sérieux changements, tant urbain que moral.

Comme nombreux navigateurs ayant connu la rigueur ‘Aussie’… nous appréhendions notre arrivée, mais rien ne nous fut confisqué, ni œuf, ni plante… ni chat …! Les customs en place furent extraordinairement sympathiques et accueillants! Nous n’avons même pas eu de taxe de séjour à régler, comme le stipulait noir sur blanc le papier que les customs nous ont remis,  qu’ils ne devaient jamais avoir lu?!? … existe-t-il des querelles entre les dirigeants de Home Island et les autorités de West Island?!? Nous n’en saurons pas davantage, mais on ne s’est pas stressé pour cela!  : )

Amis voileux, quelques infos, oui on peut réapprovisionner (même en fuel)… moyennant le triple des produits Australien! … Une addition quelque peu salée…(surtout lorsque l’on vient d’Asie): Des œufs à 7 $ Aus (les 10), du pain de mie congelé à 9 $Aus… Ha oui, mais ce sont de GROS Œufs en provenance de Perth! Les poules et coqs courent en liberté sur les plages (en maillot de bain et lunettes de soleil en buvant de l’eau de coco…) Bref, je vous passe le prix des pommes et des tomates  ou produits frais extravagants, cocos Island l’atoll le plus cher du monde!  Soit, on peux toujours se servir des noix de coco en libre service sur Direction Island, le luxe suprême de ces îles. Mais ne soyons pas mesquins, nos cales sont pleines et nous ne sommes là que pour profiter pleinement de ce débordement d’eau bleutée qu’o

Nous ne découvrons ce minuscule atoll qu’à quelques miles devant nos étraves. La terre se découvre tout juste  des vagues de l’océan, que nous quittons temporairement pour une courte pause dans ce paradis perdu. L’atoll se décompose en trois îles. Direction Island sera nôtre, avec ses eaux cristallines, ses plages de sable blanc ombragées de milliers de cocotiers, à nous rien qu’à nous!!! Les seuls habitants de ce lieu sont les bernards l'ermite avec qui nous partagerons les noix de cocos, ainsi qu’une dizaine de requins pointe noire attendant désespérément que Vénus tombe à l’eau! Isolée de tout et de tous, cette île est le seul mouillage autorisé de l’atoll; Et on ne s’en plaint pas. Il est de loin l’un des plus beau mouillage que nous ayons rencontré depuis notre tour du monde! Mais le plus beau fut l’accueil matinal des dauphins lors de notre premier réveil dans cet écrin de paradis; Un an sans en voir la queue d’un (en Asie), à chaque fois un instant magique dont on ne se lasse pas.