Un périple qui nous transporte plus loin que nous ne l'aurions imaginé
Le soleil revient enfin et avec lui toutes les activités du bord : baignade, snorkeling, escapades sur les îlots et crapahutage....Le noir de la mer s'illumine laissant place à des nuancés de bleus et de verts s'éclaircissant à l'infini, jusqu'à lécher les plages de sable blanc et titiller les racines des cocotiers... D'énormes troncs d'arbres et bois flotté viennent décorer le bord de mer, les touffes vertes des cocotiers hautement élancés se ravivent, éclatant de toutes leurs palmes dans ce bleu"azur"...Le soleil nous a manqué et l'on sait pourquoi, sans lui, même ici, tout est gris!! TEVA (Danièle et Yannick) ont rejoints notre écrin de paradis pour une petite plongée quotidienne ; je tire Oscar le canard, appareil photo au poing, Yvan tente le poisson et la langouste. Nous essayons de nous habituer à plonger au milieu des requins dans une eau très remuée par les orages et de ce fait assez troubles. Deux requins dormeurs que l'on a pas osé réveiller...s'en sont allés à notre arrivée, avec toute la puissance et le contrôle d'un roi... Une grosse masse sombre, lente mais décidée, ce n'est pas très rassurant tout de même...Je me sens plus à l'aise sur le bateau, qu'ici à traîner mon petit gigot dans sa bouée en guise de rapalas.
Je suis heureuse d' ouvrir une nouvelle page sur les San Blas, peuplés d' Indiens Kuna et au décors paradisiaque. KUNA YALA... traduire terre Kuna, un nom qui fait rêver, comme tiré d' un film de science fiction... Nous y sommes et cela est bien réel! Nous contournons quelques îlots truffés de cocotiers qui s' étirent vers le ciel, les pieds dans le sable blanc. l' eau est couleur émeraude, s' accordant au vert des palmes à l' infinies, le soleil brille, il est midi, nous arrivons en terre Kuna découvrir une autre civilisation. Une étroite pirogue taillée dans un tronc d' arbre s' approche de nous alors que nous venons de mouiller, l' homme est seul, très sympathique, souriant, il nous tend son filet, langousta? Dos langoustas, dos dollars...!?! Effectivement après avoir été un peu refroidi, ou échaudés, par les trente euros la lobster des boys boats aux Grenadines, je crois que l' on va pouvoir faire des orgies!!! nous nous régalons avec des crabes ENORMES en échange de quelques gallons d' essence ou 3 dollars; Pour l' heure, il s' agit d' un pagre (de 4 Kg), (succulent en papillote) pour la modique somme de 6 Dollars! Yvan ne cherche même plus à se mettre à l' eau pour chasser!!! ici on paye ou on échange, mais ils ne sont "pas encore" totalement pourris par le tourisme et notre société de consommation. Une chose est sure, les Kunas, sont un peuple extraordinairement gentil, souriant et très agréable!!! Plusieurs pirogues, appelées "Cayuco", se sont alors succédés le 1er jour, simplement pour nous dire bonjour ou pour nous offrir des 'calado': une pirogue miniature sculptée en bois agrémentée de deux voiles cousues main, pour Oscar... et nous proposer leurs "Molas" traditionnels, brodés, qu' elles confectionnent à la main durant 1 mois. (15 dollars). Ce n' est que le lendemain que nous sommes allés leur rendre visite en annexe; Changement de décors... Un moment de pure bonheur! Tout d' abord, ces petites huttes de bambous coiff
Escorté par notre guide Hernando et notre chauffeur de taxi, appareil photo au poing. Carthagène, la ville moderne, Carthagène, la ville historique, et Carthagène l' authentique: les bidonvilles et la pauvreté, l' envers du décor...Nous commencerons par, El covento Santa Cruz de la popa, sa vue panoramique imprenable, le fort Felipe qui seul a pu résister aux nombreuses batailles navales et protéger la ville, puis une joaillerie d' émeraude et un rapide tour de la vieille ville, fortifiée, où l' on pénètre sous ses arches pour y découvrir d' étroites rues , une architecture typiquement espagnole, des balcons fleuris, des terrasses animées, des restaurants tous genres, des boutiques nombreuses, et des pigeons nombreux, des sculptures, des places et un dôme de cathédrale, très imposant.Le tout, Enivrant... mais trop rapide, nous reviendrons plus tard.
Des tours élancées vers le ciel semblent flotter sur une mer d' huile, un mirage. Colombie nous voici, Carthagena... nous voila! nous voguons dans une eau d' un noir profond à marron boueux... ce n' est pas ici que l' on va nettoyer notre chaîne! nous ferons notre entrée dans la baie de Carthagène en passant au dessus d' un mur enfouis sous les eaux, à une profondeur de 3 mètres. Un peu d' histoire: au 16ème siècle, le canal de Bocagrande a été fermé accidentellement par trois vaisseaux Portugais qui ont coulé dans se passage. Un siècle plus tard, des travaux ont été fait afin d’ouvrir le canal aux chaloupes des pêcheurs ce qui a brisé l’équilibre des sables et causé la réouverture du canal. Dès ce moment des frégates ennemies de 24 canons pouvaient pénétrer dans le canal et menacer Carthagène. En 1772, le passage devant être définitivement fermé, l’ingénieur Antonio de Arévalo a imaginé la création d’un isthme artificiel en empilant du sable et des coraux entre quatre lignes de poteaux parallèles solidement plantés au fond de l’eau. Avec le temps le tout s’est solidifié avec la création de nouveaux coraux, donnant naissance à ce mur sous marin empêchant les bateaux ennemis d’entrer dans la baie de Carthagène. De nos jours, une petite brèche, bien signalée par une bouée verte et une bouée rouge, permet aux voiliers à faible tirant d’eau d’y passer. Nous saluons en passant le monument de la vierge et l’enfant qui accueille les marins au milieu de la baie, puis jetons l' ancre près de la marina, pour un
11°48.777N / 74°11.700W Face à la pointe de Santa Marta;la mer est hachée au couteau... Une vraie marmite. La fenêtre météo donnait et donne encore des vents de Nord Est, Ils sont Sud Ouest, en plein dans le nez! Milo fait du rodéo à 5 noeuds, avec 2 noeuds de courant contraire... C" est de pire en pire; J' ai pourtant l' impression que ça ne dérange que moi, Oscar fait sa sieste et mon capitaine regarde un film, mon scopoderm me tient compagnie! 22H00, nous passons devant El Rio Magdanela , un bruit sourd frappe la coque, rien de tel qu' un bon tronc d' arbre pour vous sortir de votre quart! ce fleuve déverse de multiples détritus de toutes sortes qui flottent au gré des vents et des courants venant à notre rencontre. Sur dix milles, il faut donc surveiller les troncs d’arbres et les pâtés d’algues qui peuvent obstruer nos hélices. L' exercice se complique... la nuit! Heureusement l' orage devant nous illumine le ciel, comme en plein jour! Cela dit, encore un orage... 2H00 du mat', alors que nous retrouvons nos esprits dans une mer plus calme, un orage passe à la charge, des cargos nous entoures et la visibilité: nulle, sous une pluie battante. Nous sommes au coeur du système dépressionnaire, avec cette impression de jouer à Toucher, Couler, en direct! La foudre se fait de plus en plus pressante, tombant à quelque mètre du bateau, claquant avec force. Milo tremble à chaque coup de tonnere, Oups...Encore raté! Soit l' orage est immense, soit il avance avec nous, on ne s' en sort pas!
5h00, Orage ou comment échapper au coup de foudre! 5h30, Violent, nous sommes cernés par les éclairs, zigzaguant pour les éviter dans une visibilité réduite. 30 Noeuds de vent et la visibilité est maintenant nulle, les spots light se rapprochent. sourier! 6H00, des éclairs zèbres le ciel dans un vacarme du tonnerre de Brest. l' atmosphère est électrique, à tel point que les alarmes de fond de cale ne cesse de se déclencher à chaque coup de foudre. Et quelle odeur! Une forte odeur de marée se dégage, à croire que la foudre, à fait cuire les coquillages dans le puit de chaine! quelques souvenir des eaux de Sarifundi... L' impression de manger des moules au petit déjeuné!!! Bof bof... 6h30, pas mieux; le jour "semble" s' être levé, nous naviguons au coeur d' une nappe blanche épaisse, striée de toute part de violent flash lumineux à vous faire cligner les yeux. Il est temps de se poser les vrais questions : Un voilier posé au milieu d' une étendue d' eau, avec un mat de 30 M, au coeur d' un orage, peut il prendre la foudre et quelles sont les conséquences?!? Réponse: de deux chose l' une; le bateau est à la masse, la foudre est alors reconduite dans l' eau, engendrant sur son passage de nombreux dégât sur tout le matériel électronique ou pire déclarer un incendie; soit il ne l' est pas, la foudre alors contenue sur le bateau, peut littéralement le faire exploser et pire encore se décharger sur vous... Voilà, je somnole avec ses douces pensées, tandis que Yvan tire des bords. Tout doucement ce vacarme s' éloigne, finissant par me bercer lentement; Je m' endors. Après midi, place au soleil, grand beau, mer plutôt agréable avec un manque de vent certain. Douce soirée et douce nuit; Nous nous éloignons des cotes et des routes des cargos afin d' être plus tranquille.
Dernière location de voiture, aujourd'hui c' est check OUT. Dernière visite à nos amis Pajè, qui depuis 4 semaines galère sur leur chantier. Leur carène, qui devait initialement durée 4 jours tourne au cauchemar... Enfin, un chantier quoi! ... Du simple karcher sur la sous marine, ils sont passés au sablage total de leur coque en aluminium, qui visiblement y restera... (en aluminium)! Voici donc les nouvelles couleurs de Pajè, version super Tanker. Pour suivre, il s' avère qu' une fois mis à l' eau, le bateau n' est plus tout à fait "waterproof"...ils vont d' aller et retour sur la terre et de problèmes en problèmes... Hélas notre timing ne nous permet pas de les attendre plus longtemps et c' est le coeur serré que nous les abandonnons. Ce n' est bien sur qu' un au revoir, juste une petite avance afin de trouver un endroit sécurisé pour y laisser le bateau et la pitaine durant l' absence de mon Ca-pitaine! Nous quittons donc Curaçao où nous nous sommes éternisés durant 1 mois! record battu; 4 semaines dans les eaux de Sarifundy, Milo s' éveil, les étraves sont lourdes, les hélices engourdies et les 50 M de chaînes qui nous relie à l' ancre ressemble plutôt à un long filet de pêche. Il est 17h00 et nous décidons de partir ce soir pour Carthagène en formule Direct: Pas de stop sur Aruba, pas de stop sur la cote Colombienne. Les réservoirs de Gasoil remplis Yvan se met à l' eau pour frotter nos hélices...leur antifouling à 8 million de dollars fait à Trinidad s' avère être un fiasco; Ça commence bien! 18H30, nous remontons nos amarres, Milo retrouve une allure normal... et des hélices étincelantes. Bien vite nous réalisons que de laisser un bateau immobile n' est pas fait pour l' arranger...Après la pêche à la langouste et aux moules dans le puit de chaîne, le radar, notre plus grand allié dans les traversées semble déficient: Le haut parleur interne reste muet! n' émettant aucune alarme à l' approche d' un bateau; Un confort en moins pour des quarts moins reposant... Pour suivre une surcharge des batterie fait imploser l' électricité du carré, mettant tous les appareils en cour jus; Évidemment, les alternateurs sont cachés derrière les moteurs ... brûlant; c' est donc Yvan le fakir qui chevauche sa monture afin de bricoler la bas derrière: Un coup de soudure et, la lumière fut!
Dicton du jour : "C' est la crise mais rien ne nous arrêtera dans notre entreprise!" (Captain)
Nous y sommes, après un décompte de 7 longs dodos... "Mon 'niversaire c' est aujourd'hui, Z' ai: trois ans!" Réveil coloré pour notre petit pirate, des dizaines de ballons rouges et blancs décors Milo One. Oscar est tout aussi heureux de ses cadeaux que de son gâteau au chocolat fait avec maman et très fier d' avoir soufflé ses trois bougies... comme un grand! Une année passée dans les Caraïbes, chaque nouvelle bougie une nouvelle étape et un nouveau pays: heureux qui comme Oscar fait un beau voyage.
Maman: "Va un peu plus au fond Oscar, là tu es trop prêt.
Oscar: "Mais... zpeux pas aller là bas, y a plein d'zouet"
Maman: "Oui, ben justement, faudrait ranger un peu!"
Oscar (inspectant autour de lui): " Oui, mais lui ( le ch'val), il a des pieds, alors y peut s'ranger tout seul!!!
Nous préparons l' anniversaire d' Oscar qui va fêter ses trois ans. On sort la feutrine, le papier Canson, la colle, les ciseaux, les ballons et les crayons de couleurs. Je m' attaque tout d' abord à son déguisement de pirate ...c' est très à la mode... Puis nous donnerons naissance à Rackham le rouge et Coco le bleu ses fidèles perroquets!
Nous retrouvons des activités normales, Yvan toujours un tantinet collé à ses écrans... Ça windsurf pas mal, hormis qu' une petite abeille ravie de se prélasser au milieu du plan d' eau, n' a rien trouvé de mieux que de s' assoupir sur l' arrière de mon flotteur... effectivement vu l' allure, ça devait plutôt l' a bercée gentiment, jusqu'au moment où je lui ai mis le pied dessus!!! Erreur fatale! quelque chose me pique... c' est étrange... Elle y perdra la vie, et moi l' envie de naviguer! Soit, après cet épisode, Yvan m' aide à peaufiner mon style sur ma grosse "Berque"... la voile est un peu plus grande, puis, au fil des jours, la planche intermédiaire. Je travaille le "Tac" en speed way et le "jibe", j' en perdrais mon Latin et mon équilibre!