Devant nous l'horizon est dégagé. On savoure un ciel céruléen pommelé de petits nuages et le couchant sur la mer. Sortir des canaux, c'est retrouver une certaine liberté. Engoncés entre ses montagnes à perte de vue, comme oppressé malgré tant de liberté, Yvan respire de nouveau.
Capitaine a eu sa dose de navigations exigeantes, toujours vigilantes, sans cesse en alerte. On retrouve l'océan, les grands espaces.
Première nuit.
La marmite du diable est endormie, et c'est à pas de velour que l'on avance, par peur de la réveiller, toujours au moteur, encore et encore... De nuit, sagement, Milo traverse le Golf de Pénas. Tout est calme.
3 nuits qui nous conduisent tranquillement jusqu'à Chiloé.
Une page se tourne indéniablement sur l'une des plus belles aventures que nous n'ayons jamais vécues, isolés au sommet du planisphère: un monde à part, où l'homme se fait discret dans l'immensité des forêts et des glaciers, à la rencontre des baleines, des manchots et des derniers pionniers.
On a le cœur serré entre la joie et la mélancolie comme à chaque étape clef de notre épopée, des souvenirs plein la tête, des photos aussi, mais surtout des rencontres et des paysages uniques, des moments magiques et intenses.
Nous sommes heureux de l'avoir fait, chanceux, et reconnaissant de l'être.