Santa Cruz de Ténérife ; les français sont un peuple migrateur ! Pas un pas sans rencontrer des bateaux français ; nous sympathisons avec bon nombre de nos compatriotes, enchaînant les anecdotes, comparant les itinéraires, échangeant les bons tuyaux…
Les affinités se créent au détour de nos routes qui se croisent et se recroisent. Depuis Gibraltar, nous sommes tous sur la même longueur d’onde, déambulant sur le même ruban.
Les garçons ont repris du poil de la bête. Cap’taine s’est même envoyé en l’air pour fêter ça par 25m de haut…Ca l’fait ! Pour changer l’ampoule de mouillage en haut du mât !!
Oscar a eu droit à un camion toupie… ! Quel bonheur !
La ville est très agréable, savant mélange d’époques différentes, immeuble d’une cinquantaine de mètres de haut, de grandes et belles places, de grandes rues piétonnes et une multitude de magasins de marques tout pour faire un retour en force dans la société de consommation…à commencer par Noël : le sapin et la déco à prévoir pour notre arrivée sur les Antilles !! Nous ferons connaissance de Chantal et Freddy, des Suisses fort sympathiques navigant sur « Micromégas ».

Nous récupérons à bord de Milo one, Yann, un bateau-stoppeur en quelque sorte, ami d’un jeune couple (Eve et Michel) voisin de mouillage avec qui nous avons sympathisé. Yann nous accompagnera pour la traversée jusqu’à Ténérife.
Le port de Santa-Cruz nous attend. Un peu de calme et de confort pour requinquer les troupes. L’île est nettement moins défigurée que sa voisine.

Oscar vient de déterminer la nature de la maladie de Cap’taine par A+B ou plutôt par D+V : Diarrhée + Vomi = GASTRO-ENTERITE ; cette nuit je suis de quart ! (et les suivantes aussi !!!...L’horreur !)

L’heure est grave, cap’tain n’a plus d’appétit ! Même plus de Nutella !!! Depuis l’épisode de la mouche, il dort !
Ici toujours gris et pas joli. J’en profite pour faire du ménage…ça défoule !

Nuits et mer agitée, ça va de paire ! Arr. 10h30, l’endroit est austère !
Des grandes barres, une plage coincée entre une autoroute et les cargos du port de commerce, et au milieu : notre mouillage ! Pour couronner le tout nous sommes accueilli par un couple de français Aigris… so charming !
Yvan dormira le reste de la journée, il est nauséeux, et bien fatigué ! rien ne va plus !

Vaccin d’Oscar; 2 piqûres : 120 euros !!!
L’endroit est assez désagréable, le mouillage agité, nous levons l’ancre pour Grande canarie, à las palmas pour tenter notre chance : trouver une place au port pour prévoir le retour de cap’tain sur lyon.
Faux départ ! dans son élan cap’tain s’écrase comme une mouche sur la baie vitrée… ! AIE ! Il vacille !... oscar de l’autre coté reste bouche bée !

Toutes les bonnes choses ont une fin, et si l’on veut en voir d’avantage il nous faut partir ! Cap sur lanzarotte, paya blanca.
Le village ne porte pas un grand intérêt, tout est très récent et sans âme… beaucoup de complexe hôtelier, très touristique ! Nous retrouvons « rhum et eau », parti en même temps de Gibraltar. Et après de grande promesse : « regarde bien mes étraves, bientôt tu verras plus que mon c... !... », nous sommes vite restez sur notre faim !
Nicolas est en charge de convoyer ce bateau jusqu'à st barth. et depuis peu sans pilote auto ! dur dur lorsque l’on est seul à bord !!!

Les marrée grande nouveauté, est le thème en vogue ! Le nouveau dada de cap’tain ! Elles sont effectivement surprenante (4 fois par 24h avec des écarts de 3.00m) et mieux vaut les appréhender correctement pour éviter les surprises : se retrouver à sec ou suspendu par les taquets ! Cela étant fait, nous partons explorer se nouveau monde.
L’île entière et son village semble oublié du reste du monde, seul quelques familles de pêcheurs y réside. Les façades blanches sont bordées par un lit de sable, et malgré cela tout est propre et entretenu : des trottoirs, des places, une multitude de cantines, quelques commerces, juste ce qu’il faut pas plus ! une belle église à l’effigie de la mer (pupitre en barre à roue, bénitier en carapace de tortue retournée, chaise en forme de coquillage…etc), et des sardines qui se dorent la pilule au soleil… protégées par des filets de pêcheur.
Nous surprendrons même une femme passant le balais sur le sable ! T’sou n’a qu’a bien s’tenir ! La promenade est dépaysante; il règne ici une atmosphère hors du temps ! Oscar trotte comme un lapin, sans retenue aucune !

4 jours et 4 nuits + tard…notre vitesse de croisière n’est pas idéal pour rejoindre l’île de grande canarie. Pour éviter une approche de nuit et les ronds dans l’eau en attendant le levé du jour et pour éviter de ralentir notre folle cadence… ce qui semble difficile… nous décidons pour une autre destination + proche, l’île de Graciosa située + au nord.
Terre en vue, il est 16h00. Et quelle terre ! Volcanique, aride, où la végétation n’a pas de place ! Mais où piaillent donc les célèbres canaries ? Nous ferons escale dans ce minuscule port de peche au centre du village. Le paysage est magique !
Alors que les minuteurs indiquent encore nos rondes de 45mn, le dépaysement total de cette île nous fait vite oublier la lenteur de la traversée et ses petites nuits.
Nos premiers pas terre sont grisants : Ce petit village blanc et bleu à l’image de la Grèce semble irréel, un mirage posé dans le désert, ou sur un paysage lunaire, à l’écart du développement. Pas de rue, pas de voiture, du sable à perte de vue ! Des pistes, des gens heureux, le soleil et la mer ! Pour un premier contact avec l’archipel il est difficile de faire mieux. Que l’on va être bien lové dans notre petit cocon au milieu de nulle part !

... ou 2012… Nous apprécions chacune des vagues, du haut jusqu’en bas !à 8km/h, tout juste la vitesse du tricycle d’oscar !
Cap’taine cède devant ma mine songeuse… pour ne pas dire boudeuse ! le moteur tribord craque, a faible régime afin de gagner quelques nœuds non négligeable;la journée deviendra idéale et très agréable : atelier cuisine, atelier pâte à modeler,sieste et détente pour tous, atelier Education Physique et Sportive vers les 16h00, bain (à remous pour oscar), puzzle et vidéo … N’oublions pas oui oui !

Les quarts de nuits sont finis, l’équipe a bien dormi.
Milo one se dandine doucement, à 4 nds !le souffle du vent est un peu timide, et le décompte des 4 jours, prévu initialement pour notre arrivée se creuse un peu plus chaque jour… Pas un nuage à l’horizon, et plus nous descendons plus le soleil nous réchauffe.

Les étraves de milo one foulent brillamment l’océan atlantique depuis 24h00. Il faut dire que le passage de Gibraltar fut l’objet d’une longue et savante étude entamée par cap’taine : les marrées, les courants, les vents les routes des cargos; 3 jours intensifs, à ce documenter, a ce connecter au bas des allées pour récupérer des fichiers météos, auront été nécessaire pour donner le tempo !un vrai chef d’orchestre !
Le soleil se lève sur l’océan, il est 8h45,…,un peu flémard ! Milo quitte son pyjama pour revêtir son spi, et nous voguons tranquillement vers les canaries.