Un périple qui nous transporte plus loin que nous ne l'aurions imaginé
Les troupes sont en rang, il est 10h00; une dernière promenade a terre est organisée en compagnie de « grenouille », alex, corinne, marc et tom. A 14h00, après ce long périple d’1an ½ nous laisserons derrière nous la mer mé, mé, méditerranée ho hé ho hé ! Pour l’heure, nous rejoignons le marché couvert, encore dans son jus, ou les étales de poissons frais, les fruits et les légumes d’une diversité étonnante, ravissent nos mirettes et excitent nos papilles. La simplicité de ce lieu, la fraîcheur et la multitude des produits, nous enivrent; en plus ça piaille à l’espagnol, ce qui n’enlève rien au charme. Cette matinée nous réconcilie avec la ville et sa vilaine réputation.
Temps gris, tant pis !
9h30 : oscar ouvre un œil…les troupes ont récupérées ! Le soleil brille sur le rocher. Grenouille nos voisins français viennent nous accueillir et nous briefer : Il est fortement déconseillé de laisser son annexe… et ses enfants sans surveillance !!! Apache leurs amis de voyage s’étant fait voler la leur (d’annexe) la veille ! Hostile Gibraltar ! Autant dire qu’à la première météo et marrée propice nous mettrons les voiles… avec Oscar ! Nous échangeons avec les différents bateaux, pour la majorité français et autre point commun : les enfants à bord ! La palme revient à ce couple qui vient tout juste de faire l’acquisition de son monocoque de 40 pieds ayant à bord… 7 paires de chaussures !!!9 – 8 – 7 – 6 ans, fleur 7 mois, papa et maman ! Là c’est une vraie aventure ! Oscar et philippine ne se quitteront pas de l’après midi.
Temps mitigé. Ca fourmille ! Crie de ralliement, regroupement des troupes sur la jupe arrière bâbord. Il est 9h00, planning serré : Avitaillement, trouver une connection Internet pour récupérer des fichiers météo, remplir les cuves de gasoil, mettre les voiles pour Gibraltar ! Il est 13h00, nous larguons les amarres. La mer nous porte de plus en plus loin, de plus en plus haut ! Des creux de 3m00 se forment derrière nous. Les conditions ne sont pas idéales, mais les 30 nds de vent sont dans le bon sens. Le bateau surfe sur les vagues ! ça marche fort !! Des pointes à 15 nds Malgré une route volontairement éloignée des cotes pour plus de tranquillité…les cargos se succèdent et nous emprisonnent une bonne partie de la nuit. Le petit quart de lune naissant ne suffit pas à nous guider dans la nuit noire, ni à nous rassurer. Cap’taine est bien fatigué, nous attendons le levé du jour avec impatience…En vain… il n’y aura pas de levé du jour ! Un épais manteau nuageux vient gâcher se plaisir !aujourd’hui c’est jour blanc, ou plutôt noir ! Nous entrons sous des orages pour toute la matinée. Les conditions météo sont hallucinantes, passant d’une dépression à l’autre. Celle que nous venons de traverser charrie ses gros nuages sur les Baléares… prévu pour dans 12h00, avec une masse spectaculaire de pluie ! Nous avons bien fait de partir ! Une halte s’impose. Nous sommes à Almeria, la baie est grande ouverte et notre abris de fortune permettra à yvan de se reposer pendant 2h00. L’épais voile noir qui nous étouffait c’est finalement dissipé. Le soleil nous régénère. Almeria, ville agricole au sol couvert de serres grises à perte de vue (citrons, oranges, légumes), mais nous n’en verrons pas plus : le départ est donné par le couché du soleil plongeant dans l’eau. La nuit sera calme, agréablement poussé par les voiles. Arrivée sur Gibraltar, il est 16h00. Les imposants cargos masquent l’horizon ! Nous sommes le seul bateau de plaisance en vue et si nous n’avions ni cartes ni guides, tout laisserait à penser que ce petit bout de Milo one n’est pas à sa place. Nous cherchons à valider nos papiers d’entrée dans le territoire… en vain… après deux bonne heures d’aller et retour on nous apprend qu’il n’est pas nécessaire de montrer patte blanche a partir du moment ou l’on ne séjourne pas dans l’une des deux marinas privées. En effet, L’île ne mesure qu’ 1km sur 4km, se limitant à son bout de rocher et le mouillage caché derrière la piste d’atterrissage est espagnol… Soit, l’ancre est posée… le mouillage super protégé, nous avons hâte de retrouver notre lit !
La nuit aurait pu être salvatrice, le calme revenu, si oscar ne s’en était pas mêlé … ! Encore deux molaires… et nous n’en parlerons plus ! Tout est bien qui finit bien, nous quittons formentera sous un ciel dégagé et une mer douce. Nous trouverons a san Antonio, plus au nord sur le continent, l’avitaillement nécessaire pour aller jusqu'à gibraltar. Les dépressions qui se succèdent au dessus de nos têtes ont eu raison de notre planning ! Partir, s’éloigner plus au sud, quitter le méditerranée au plus vite ! Enfin… pour l’heure cap’taine à décider de tirer des bords à la voile ! 3 noeuds… je me concentre sur des repères à l’extérieur pour savoir si l’on avance ou si l’on recule ! Soit, nous sommes dimanche…on a que cela à faire ! M’a-t-il dit !!! Qui plus est la balade est sympathique et agréable.San Antonio : Port de plaisance, cages à lapins et night club à gogos. Nous retrouvons le café del mar 1er du nom ou les clients applaudissent chaque couché du soleil. Aujourd’hui la ville est calme, mais nous imaginons facilement les allures délurées qu’elle doit prendre en haute saison : pas un mètre sans boite de nuit, bars et piscines en plein air, tout l’artillerie du parfait night cluber, la fête la fête la fête, et plus encore ! Couronner par une multitude de fast food, seul type de restauration existante ! Ibiza ce n’est pas qu’une réputation !
Ca baisse d’un ton ! 22 Nds cette nuit, et les orages s’éloignent. La confiance que nous avons maintenant en notre bouée nous permet de dormir plus sereinement. Le calme est revenu sur tranquille baie! Le soleil que l’on croyait perdu nous réchauffe les os! Les panneaux solaires sont au boulot! Au programme de la journée une très longue promenade, fouler ce doux sable de nos petits petons, inspecter chaque recoins de cette toute petite île et se dégourdir les jambes.
Après une rude nuit, le levé du soleil nous lève avec une bourrasque à 40 Nds. Cela donne le tempo pour la journée ! 35 Nds établis. Le sifflement du vent se fait plus présent, les orages plus violents. Le corps mort tient toujours; au bout notre bouée est en apnée. 24h00 sans interruption, les orages se succèdent, les éclairs, le tonnerre, le vent; le ciel est noir, la mer fumante ! 10 bateaux attendent patiemment dans la baie. Personne ne bouge; les rares sorties occasionnelles : l’inspection des amarres. 21h00 : nous nous connectons sur une chaîne TV espagnole; les actualités sont alarmantes! Le déluge qui nous est passé sur la tête a créé de véritables inondations, paralysant l’Espagne ! Alicante, où nous devions nous rendre est totalement sinistrée, les dégâts sont considérables. Et les grains se déversent toujours ! Cela fait maintenant 48h00 que cette furieuse dépression nous tourne autour ! y en a marre!!!
La journée se déroule à bord, bien à l’abri du vent, des orages et de la pluie. Nous déménageons pour une bouée plus à l’écart des récifs et de la plage. Après différentes tentatives: 2, 23, 35 notre numéro complémentaire sera le 11. Pourvu que cela soit la combinaison gagnante ! Petit tours a la plage. Ici Milo One, tout est calme. Mais à la nuit tombée, 30 Nds se mettent à souffler. Les orages redoublent, ont dort dans le carré !
Nous continuons notre route, nos hôtes s’en sont allés ; 7h00 nous retournons sur Formentera, notre baie tranquille. La mer est un miroir, le temps idéal, ce lieu est magique; en dehors de l’espace temps juste l’immensité de cette plage et la transparence de l’eau. Le calme absolu, enfin ! D’apaiser loin de la société. Soit, il est annoncé force 8 pour la matinée de demain ! La lune est absente, la nuit nous plonge dans l’obscurité; seul les éclairs dévoilent les dangers qui nous entourent, en cas de départ précipité : bouées, récifs… Il est 2h00 du matin, le vent se lève violemment passant de 8 à 30 Nds sous une pluie battante. « Chat échaudé craint l’eau chaude ! » Pourvu que ça ne dégénère pas et que cet écrin de paradis ne vire pas à l’enfer ! L’orage redouble. Nous nous épuisons à attendre et à veiller dans le carré. Des trombes d’eau s’abattent pendant 2h00, nous nous endormirons…
Nous sympathisons avec nos voisins de bouée, un moteur de 14m « Marcy », des francais habitués de ce coin paisible. ils vivent là, a Ibiza 6 mois dans l’année, sur leur bateau. Fort de leur expérience, madame nous livrera les quelques bons tuyaux du lieu et de ses alentours, dont : le bain de boue. Une thalasso en plein air ! Youpi ! On va pouvoir se faire belle ! Les femmes sont très intéressées, le RDV est prit pour le milieu de la matinée. L’équipe au complet part dans la cambrousse, à la chasse… à la boue; direction LE palmier. Sans mal et sans boussole, la cordée atteint son but : Cachée derrière des bosquets, une immense étendue d’eau stagnante, orange maronnasse, à l’odeur nauséabonde… Les hommes sont morts de rire, les femmes… têtues… et bien décidées. Nous essayons de faire abstraction de cette horrible odeur de soufre, de cette sensation visqueuse de sable mouvant, et de cette vision d’eau croupie pullulant de bactéries ! Marie Claude fonce « tête baissée », s’enduisant le corps comme on pourrait se masser avec un produit de luxe…plus modérée je ne ferais que les jambes et les avants bras, oscar les chaussette ! Ça pourrait ressembler un peu a ça : 2 extraterrestres en combinaison néoprène ! Nous ignorons les vertus de se savant mélange… mais nous y croyons très fort ! Toujours est il qu’aucun microbe ne saurait se développer dans cette puanteur … : trop de souffre et trop de sel ! (Dixit un toubib) Nous ressortirons de cette expérience, plutôt colorées… avec une peau de bébé ! Ps : la baignade fut obligatoire avant le zodiac du cap’taine !... Le reste de la journée se déroulera idéalement dans ce lieu propice au repos. 20h00 : retour au port de Ibiza ou Guy et Marie Claude débarqueront demain matin première heure. La nuit sera courte.
9h30, destination Formentera. Beau temps, mer calme, traversée sans histoires. Amarrage sur bouée, dans la anse de l’isla del alga. Formentera, est une petite île sauvage, loin des complexes hôteliers. Peu de bateau et peu de monde; le calme ! L’après midi nous traversons a terre. La plage est extraordinaire, du sable d’une douceur exceptionnelle (une vraie moquette). L’eau est turquoise et tiède (en octobre). Cette plage rappelle celle du bout du monde. Seule une maison sur toute l’île : celle du propriétaire ! Ce monsieur a beaucoup de chance, il possède un coin du paradis !
Pour ce journal, je passe le relais à Marie Claude qui a reprit du poil de la bête. C’est bon signe elle frétille en cuisine ! 10h00 le matin, il fait très beau. Nous sommes amarrés en face d’Ibiza. Une partie de la ville nouvelle avec de grands immeubles en face du port, puis la vieille ville serrée autour d’un piton rocheux, surmonté de remparts et coiffés de la cathédrale. Nous décidons d’aller faire un tour à Ibiza. Le capitaine ne viendra pas, trop heureux de rester seul à bord pour faire le ménage extérieur. Nous partons d’un bon pas, Sabrina, Oscar, papy, la poussette, le caddie et moi (Marie Claude). Traversée du port de plaisance, port de commerce, arrivée dans la vieille ville, avec ses jolies maisons typiques de la méditerranée, blanches avec un toit terrasse, des petites rues ombragées et calmes… !Mais oui, nous sommes dimanche et les ¾ des boutiques sont fermées. Déception pour Sabrina et moi-même : pas de shopping… ! Chemin faisant, nous arrivons aux pieds des remparts. Ca grimpe…surtout avec une poussette + oscar endormi; Sabrina a du mal… Il est midi il fait chaud. Nous venons à bout de l’escalade, et le résultat en vaut la peine, un superbe panorama vu du sommet : la vieille ville, les ports, la ville nouvelle et formentera. La descente sera plus facile; retour dans la vieille ville, flânerie dans les rues piétonnes et halte dans un petit restaurant pour reprendre des forces. Vers 15h Yvan vient nous chercher en zodiac. Et comme on dit dans les agences de voyages : « retour à bord, temps libre, repas et nuit à bord ».