Journée peu ensoleillée ; le mouillage est encombré de bateaux de plus en plus gros (15). La saison va commencer. Et dire que nous étions seul dans ce même mouillage quelques semaines auparavant. Les nouvelles du front viennent de tomber ; 4 ans d'attente pour ça... Yvan a bien fait de ne pas retourner en France. La justice est lamentable. Nous relativisons, la vie est ailleurs, notre projet et voyage est magnifique ; partir, mettre les voiles, ne pas fuir, mais s'en sortir, regarder, rencontrer, apprendre, profiter, découvrir, grandir, VIVRE... Juste quelques photos, pour cette France là...

Première baignade d'Oscar avec les requins Nurses... Au moment de se mettre à l'eau, stagnant sur le fond de sable à 4 mètres à peine, entre les deux coques, un gros "poisson" pas rouge dans les eaux translucides nous met le doute... ira ou n'ira pas!!!??? Bof...finalement j'ai plus trop envie. Oscar, lui veut voir le "Barracuda" hummm, version XXL!!! Allez, pour la photo et pour le fun Yvan se met à l'eau...suivi d'Oscar pas très rassuré! Grande première aussi Oscar met véritablement son masque et son tuba pour découvrir les fonds marins et toutes ses étoiles de mer que papa va chercher pour me montrer!!! Waou!! c'est zénial!!!

Le soleil joue à cache cache, les requins dormeurs aussi!!Nos journées sont réglées comme une horloge : bricolage, astiquage, atelier cuisine, boulangerie, pâtisserie, chasse et pêche, poissons, poissons, petits poissons!!! Réunion tupeware sur la plage, 17h30 retour au bateau, 19 heures A TABLE, 20h30 au lit on dort!!! Mais c'est pas fini, 2 heures du mat on change les draps d'Oscar!!! Et oui depuis qu'Oscar ne met plus de couche la nuit, maman lave les draps le matin!!

Retour sur Holandes Cays où nous devons retrouver Bamako et Tata Juba rencontrés à Carthagène. Des français bien de chez nous qui parlent français!!! C'est tout de même bien agréable. Une tripoté de gamins s'échelonnant de 9 à 14 ans accueille Oscar heureux comme un pape, sans oublier Gabi 3 mois tout juste née... en Colombie!

Il est temps de faire notre check in... Pas de pot nous choisissons mal notre jour, il s'agit ici d'un jour férié...et qui dit jour férié dit dollars à donner... Soit 20$ supplémentaires et 20 $ pour nouvelle taxe d'ancrage pour El Congresso soit : 2 dollars par personne plus 20 dollars d'ancrage plus 24,5 dollars par mois pour le permis plus 20 dollars par jour férié (le pompon du manège) un total de 125 dollars pour 2 mois soit 25 livres de langoustes!!! j'en profite pour faire le plein de souvenir photo, le monde Kuna ses portraits et ses couleurs vive nous transporte, l'impression de passer du noir et blanc à la couleur. Nous fermons la parenthèse avec nos amis Eslie et Caroline qui retournent sur la terre ferme pour quelque temps retrouver leur maison à Panama, leur cuisine et leur jardin!!! Des mots totalement absents de notre vocabulaire!! Ce soir c'est un beau mérou qui nous attend dans le four, il s'est mis sur son 31 : C'est papillote!

Nettoyage du jour, nous reprenons notre rythme, lever du soleil, besogne et bricolage, natation et châteaux fort sur la plage ; Cap'taine nous impose le tempo, 20h30 au dodo!Entre beau temps et orage notre coeur balance! Une légère brise me permet de tenter la planche à voile abandonnée depuis Curaçao. Pour l'heure, la planche a perdue quelques mètres carrés et la voile a considérablement augmentée. Le premier 1/4 d'heure consiste à essayer de lever la voile...je désespère de pouvoir un jour mettre les cours en pratique... Le souffle léger me pousse, je suis debout sur ma planche, la voile droite comme un i, le wishbon entre les mains...Yala je suis partie!!

Temps couvert, ce qui n'empêche pas aux températures d'être à 32°C et la mer à 30°C... Exercice du matin, un bon nettoyage extérieur nous met en forme, rafraîchissement au cul du bateau, à midi nous déjeunerons sur Minorca en compagnie d'Eslie et Caroline, sans oublier Micky (Mouse), et la bonne peche du jour, 2 bon gros poissons pour ce soir!

Le beau temps semble s'installer. Nos copains (Bamako, Pajé...) ne sont plus très loin ; nous affinons notre parcours sur les San Blas afin de recevoir la famille d'ici quelques semaines. Question restauration nous rajoutons à la carte les sushis de thon : incroyablement bon...pour 1$ ! Pagre  et Mérou, ça ne donne même pas envie d'aller se mettre à l'eau pour chasser. Les cayucos vous proposent toute la journée le poisson du jour, les langoustes, les crabes, les lambis, à des prix dérisoires ou contre quelques denrées : riz, eau, gazoil... Nous nous régalons tous les jours, livrés à domicile!

Nous sommes depuis hier à Chichime, avec tout autour de nous des îlots touffus et toujours la même configuration : cocotiers à foison, petites huttes, cayucos et  l'eau émemraude; La  carte postale est parfaite, d'autant plus que la mer, qui gagne petit à petit du terrain, force  les cocotiers à s'incliner petit à petit, affleurant de leur coiffe verte, l'eau émeraude. Le cliché est à son comble! Nous bavarderons tout l'après midi avec Eslie et Caroline autour d'un déjeuner tardif sur Milo. Oscar, du haut de ses 3 ans fait pourtant le timide devant Micky, à peine 1 an. Cette petite tribue partie pour un long voyage en bateau s'est finalement enracinée à Panama tombant sous le charme des San Blas...

La vie prend son temps...ici tout est paisible, calme. Tout comme le rythme de leur ulu, le geste lent de leur pagaïe répété à l'infini, puis l'embarcation ralentie, il est temps d'écoper à l'aide d'une noix de coco, à l'infini encore ; Cette pirogue qu'ils ont durement façonnée dans un tronc d'arbre durant 1 mois et étanchéifié (autant que faire se peut à l'aide de goudron), prend toujours l'eau. Les plus riches sont équipés de moteur fixé sur le tableau arrière, le début d'une ère nouvelle... en attendant les trajets sont longs pour ces pêcheurs aidés quand le vent le permet de voile et mât sommaire escamotables ; un patchwork de tissu plus ou moins coloré sur une branche de bambou, leur permet de glisser un peu plus vite. Ils plongent ici à l'aide de leurs palmes raccomodées et leurs masques antiques, un collet bout de bois et lacet métallique pour attraper langoustes et crabes, ils tirent là, une ligne pour les poissons, un court arrêt sur les îles pour les noix de coco, puis une fois les ulus bien garnis, vers midi, il est temps de regagner leur village, parfois à 2 heures de navigation... pourtant sans embouteillage!!!

Nous arrivons sous des tonnerres de tam-tam endiablés, aujourd'hui jour de fête de l'indépendance de Kuna Yala. Les indiens sont endimanchés dans leur plus beaux apparats, le village décoré de banderoles et drapeaux aux couleurs de Panama... Des danses typiques sont organisées dans la rue, au son des flûtes de pan et des tam-tam, ce sont les jeunes qui festoient; ici le nombre d'enfants est incroyable, Oscar joue facilement avec eux, un bâton en guise de flingue, ça chahute et ça coure dans tous les sens. Les jeunes filles déjà très coquettes nous épient et font des cachotteries, jusqu'à ce que l'une d'elles, ose vous demander de les prendre en photo. C'est Disneyland au pays des Kunas: les enfants, la parade, la musique, les chorégraphie, les huttes en bois, les banderolles! ... Mais où se cache Mickey?