Un périple qui nous transporte plus loin que nous ne l'aurions imaginé
La musik endiablée, rythmée sur le son des tam-tam nous a bercée jusqu’à 4h00… Au lever du jour le coq nous invite à terre pour visiter son petit bout d’île. Sao Vicente petit village, le temps d’un coca en « terrasse » Oscar s’amuse avec Marc Antoine et à quoi bon une PlayStation quand on a un bout de ficelle et un bidon usagé !!! Contraste de constructions modernes et…anciennes éparses et une plage de sable noir, propre. Les gens son accueillants et sympathiques. Il y a même la livraison à domicile de poissons frais ! Un régal au barbecue !!
Nous avons accueilli à bord Philippe, notre équipier pour la traversée. Grand gaillard d’1m90, marin pêcheur, commandant et amateur de voile à ses heures, et de nombreux milles au compteur !! Un CV sur mesure afin de rassurer la Pitaine. Aussitôt sur le bateau, aussitôt sur les flots, cap sur Boa Vista. Les creux bien formés et le vent de face auront raison de notre itinéraire… Nous rebroussons chemin pour « atterrir » sur Sao Vicente 10h00 plus tard ?
Population très jeune, beaucoup d’enfants qui s’occupent d’autres enfants plus jeunes, des petits bébés ; les gens sont très agréables, accueillant sans être envahissant pour autant. Le village est totalement pavé, plutôt propre, pas d’automobile, et les cahutes sont remplacées par de sommaire bicoque en béton abritant la pauvreté.
6 jours, 6 nuits TERRE !! Nous sommes accueillis au petit matin par 2 petites barcasses colorées, à leur bord de jeunes pêcheurs noirs. Plus aucun doute nous sommes en Afrique. CABO VERDE Cesari Evora fait nous découvrir ton pays et tes rythmes endiablés.
Poissons au four : 1 poisson, 2 citrons, persil, thym, huile d’olive, sel, poivre, papier d’alu, vin blanc sec. Cuisson : 30 mn !! FAMEUX !!
Au milieu de nulle part... Les côtes des Canaries sont loin derrière nous, la mer s’est lissée et le soleil incite à une petite sieste-bronzette dans les filets Puis une caisse flottante, comme un mirage nous attire ; nous dévions notre cap pour s’en rapprocher…les moteurs tournent au ralentis. RAS…Rien qu’une caisse… Nous profitons de cette halte pour savourer l’étendue du silence loin de la vie terrestre. Alors que cap’taine en short de bain sourit à la barre, la ligne se met à frétiller !! Pas le temps de chômer !! A nous la belle daurade coryphène, parée de somptueuses couleurs dorées. Notre festin du jour…toujours avec ce dilemme qui anime chacune de nos pêches : la fierté d’avoir ramené son butin pour nourrir la famille et la souffrance de la bête que l’on remettrait volontiers à l’eau ; Homme barbare !!! Toujours est-il que la prise mesure 87 cm et cap’taine compte bien la mettre au four ce soir !! Milo One se transforme en arche de Noé et compte à son bord notre daurade, un petit crabe en dérive sur son sac plastique au milieu de l’Atlantique, repêché par notre ligne (sacrée prise !!) et un oiseau aux pattes palmées bien fatigué.
Troisième jour ; tout se déroule dans la joie et la bonne humeur. Chacun trouve son rythme. Après un départ sur les chapeaux de roue, le vent nous a totalement abandonné, nous obligeant à tourner un moteur sur deux jusqu’à ce matin. Une légère brise nous caresse à 15 nœuds permettant à Milo One de filer comme l’éclair à une allure de 10 nœuds, le courant étant dans le bon sens, cela ne gâche rien !! Quelques dauphins viennent nous sortir de notre solitude. Plus rien à l’horizon, plus d’écho radar, plus de route de cargos à l’AIS ! Le désert !!!
Dernier ciao à Milo, 2 ans, le nouveau copain d’Oscar qui navigue lui aussi, peut-être nous retrouverons nous pour Noël ou plus tard… Ciao à Micromégas qui part sur la Comméra avant de passer de l’autre côté, Chantal nous y attendra avec le foie gras et le champagne ! Quel bonheur de les avoir rencontré ; un couple tellement charmant. Sélaur, notre voisin Catana 50 fait route avec nous…enfin les 3 premières minutes !!!
Il reste tout à faire avant de retrouver le Cap Vert : préparation du bateau, des vivres pour la grande traversée sans compter sur notre dernière escale. Deux marineros frottent sous la coque, Cap’taine se bat avec les assurances, Corne de Brume cuisine et congèle, Oscar ne lâche plus son nouveau compagnon Oui-Oui. Nous partons demain dans la matinée. Espérons que tout soir réglé.
Papa…Noël …est revenu les bras chargés de cadeaux pour chacun ; ce soir c’était déjà un peu Noël sur Milo.
Yvan retourne à Lyon, un aller-retour sur le pouce. Et tandis que la France gèle sous des températures avoisinant les 0°C, le soleil est de plus en plus présent (autour des 30°C) et nous sommes toujours en vêtement d’été ! Cap’taine va bien nous chopper un rhube ! Reviens vite avec nous Loulou, nous t’attendons bien au chaud ! La ville de Santa-Cruz est étonnante et à chaque balade elle me surprend d’avantage. De très beaux immeubles, des parcs magnifiques, de belles et agréables places, de grandes rénovations. La ville est en plein essor.
Le temps défile, les conversations s’enchaînent, les heures s’emballent…On n’a le temps de rien faire !! La journée s’achève et sur les centaines de choses listées ils en restent toujours 99 !!! Ici on ne chôme pas ! C’est la course !! A Fond, à fond ! Et le constat est le même sur chaque bateau !!