Ce matin au réveil le froid est mordant et les températures fricotent avec le zéro degré! (Cela dit les nuits restent bien chaudes et agréables, même dans les coques; Merci mon capitaine le webasto est un succès!) Les manœuvres sans gants deviennent difficiles, c'est l'aventure qui commence. Les pompes à eau chignent à nous livrer de l'eau, on va bientôt voir apparaître des stalactites au bout des robinets, le radar lui est aveugle, avec le froid et la vieillesse il peine à voir les côtes, et le sondeur patauge entre l'eau douce des glaciers et la densité de l'eau de mer. Pour les appareils aussi c'est l'aventure... Extrême.
Nous quittons notre mouillage dont l'eau laiteuse annonce en amont la présence d'un glacier. Une eau saumâtre et froide, à peine 6°C, saisissante, qui se heurte de plein fouet à la marée montante drainant ses eaux plus chaudes chargées en sel. Le résultat est spectaculaire, une nette démarcation, vert d'eau s'oppose au blanc opaque, une ligne franche ( la ligne verte peut être ;)) délimite une frontière. Reste à savoir si nos étraves continuerons de flotter une fois de l'autre côté, c'est impressionnant!
Nous sommes heureux, libres, entourés de cette immensité d'espace et de temps à profusion.
Il est des paysages où l'on se sent si petit, heureux de faire partis de ce tout, reconnaissant d'être les spectateurs privilégiés de cette nature grandiose et sauvage.