Nous empruntons l'avenue des glaciers, Francia, Allemania, Garibaldi... se succèdent parfois sur notre tribord parfois sur bâbord. Des cascades aussi, gigantesques, s'écoulent des glaciers, se fracassent sur le granite et traversent plus bas la végétation dense en dessous de 700m pour finir dans la mer. On pense alors au réchauffement climatique et à la montée des eaux et on comprend pourquoi à ce rythme là.
Notre route aujourd'hui nous conduit jusqu'à Seno Pia, notre premier glacier qui se jette dans la mer.
C'est époustouflant, grandiose, cette nature sauvage et brute.
La proximité entre la mer et la montagne est unique et arriver en voilier au pied d'un glacier reste une expérience hallucinante.
A l'approche du glacier la mer change d'aspect et de couleur, comme délavée et gelée par l'eau douce.
Le glacier se perd dans la mer libérant des growlers qui tapotent doucement nos étraves fragiles. On avance prudemment, on slalome entre les glaçons. Beaucoup de stress pour Yvan. Des cascades d'eau dévalent les montagnes de toute part. Au milieu de tout ça, des dauphins blancs, gris, gros, petits, fendent les eaux. Le souffle des baleines rompt le silence, les lions de mer baillent, les otaries barbotent et les manchots rebondissent sur l'eau escortant Milo au pied du glacier. Devant nous se dresse un mur de glace bleuté et froid de plusieurs dizaines de mètres au dessus du pont de Milo minuscule.
Raisonnablement, Capitaine décide de rester à bonne distance de la maurène et des growlers qui envahissent ce havre de paix fragile, loin des blocs qui pourraient se détacher créant une onde fatale.
L'instant est magique et complètement dingue! On en prend plein les yeux. Intense.