Cul de Sac du Marin (Martinique)
8h00 du mat, le supplice prend fin !! La beauté de l’île efface l’amertume de la nuit ; Qui plus est, nous sommes accueillis par « Micromégas », Chantal et Freddy nous redonne le sourire. Quel plaisir de se retrouver !! Nous voici enfin au « Cul de sac du Marin ! Quel joli nom pour un port de plaisance !!

18h00 : départ pour la Martinique
Quelle belle connerie !! Oui !! Le trajet Barbade-Martinique on s’en souviendra plus que la traversée toute entière !!! Des vagues de travers, des grains à 40 nœuds, Oscar barbouillé, un bruit fracassant à chaque déferlante. Je ne veux plus parler, je ne veux plus m’accrocher, je vais m’enfermer !! Boules Quiès à poste, allongée, enfin… une fois sur deux quand ça ne saute pas… je rumine, je fulmine…

La Barbade : tous les jours, tous les soirs, toutes les nuits : toujours et encore le son des basses … à s’en rendre sourd Boum, Boum, Boum, Boum. 6h00 Les nageurs font leur bain du matin, ça piaille bien ! Sont fatiguant !! Du bruit, toujours du bruit, sont sourds ou bien. !
3heures de paperasse dans l’autre sens à recopier bêtement 9 fois !!!

Restaurant à midi sur la plage : salade de langouste et glace à gogo, sable blanc et chaud. Dire que demain lundi … au boulot !! Ah mais non, en ce qui nous concerne nous n’avons même plus de week-end. C’est tous les jours dimanche !! hi hi hi… trop dur !!
La transat est vite oubliée.
Et dire que nous nous baignons dans une eau limpide à 30° le 16 décembre, à une semaine de Noël !!!

Visite le matin, plage l’après midi, la musique à fond la nuit !

Remise en état du bateau. Philippe monte pour la 4e fois en haut du mât… A croire qu’il n’est bien que la haut pour qu’on lui foute la paix !! Dessalage, lessive, nettoyage des fonds de cale à grande eau.
Puis visite de la ville, avitaillement de produits frais. La ville est noire de monde !! Ouarf !

Courte nuit : coucher 2h00, lever 6h00 mais quelle bonne nuit… et quelle merveille de découvrir la terre devant nous !
Petit déjeuner vue sur une plage de sable blanc et eau turquoise… Le pied !!
Les « Grenouilles » bateau copain depuis Gibraltar nous accueille ; Incroyable !!! Eux sont partis des Canaries et sont arrivée une 10e d’heures avant nous !! Nous avons fait route ensemble sans le savoir ; trop fort !!!
En guise de 1er pied à terre, nous irons à la plage ou l’eau turquoise et chaude glisse sur la peau et le sable d’un blanc lumineux nous caresse les doigts de pied ; c’est le super trip ! Tout ça pour ça ; mais quel ça !!! Une nouvelle vie commence ! Enfin les vacances !!! Oscar est tout excité, il nage, il saute, le sourire d’un bout à l’autre. Instant de bonheur.
L’entrée au pays est un peu rude ! 2 heures de paperasse inutile… On s’y plie de bonne grâce…
Et le soir après l’extinction des feux à bord la visite des douanes coast guards… Rangers et mitraillettes, 4 hommes montent à bord… Et retourneront la cabine proprio du sol au plafond, tout est inspecté : trousse à pharmacie, tuyaux d’évacuation et moindres recoins. La routine… mais quand même à 22h00 ça craint !!!

Secouer – secouer – secouer moi !! Yvan est fixé sur les vagues, appareil photo au poing. Des déferlantes de 4, 5 mètres font surfer Milo One vers la Barbade. On notera une pointe à 17 nœuds, Yvan cherchait les freins, accroché à la barre !!!
Oscar n’a pas assimilé le décalage horaire : réveil 5h00 du mat !!
Ca claque grave sous le cockpit ! Savant mélange de coup de tonnerre et tremblement de terre !!
Attachez vos ceintures, nous entrons dans une zone de turbulence ! Les grains ont cessé… La couverture nuageuse est totale !!! Mais nous relèverons tout de même une température de 29°C.
Nos déplacements au sein du bateau sont chaotiques et désordonnés, la position statique ressemble à celle des canards, pied et jambes largement écartés pas très sexy mais équilibrée. Quant à nos déplacements, de deux choses l’une, soit on accélère le mouvement enjambant de la coque proprio à la coque bâbord, profitant d’un surf, sans poser un pied dans le carré, soit on avance balin-balan, clopin-clopant un coup en arrière, un pas sur le côté, trois pas en avant, ça monte et ça descend !!!
20h30 : Milo sent l’écurie ! Il avance, il avance : 8 nœuds !! Nos savants calculs n’auront servi à rien, l’état de la mer ne mérite pas que l’on s’y attarde afin de profiter d’une approche de jour !!
T.E.R.R.E !!!!
Enfin lumière de ce que l’on peut voir d’ici, à 26 Le phare !!!! Yalaaaa !! Ce soir c’est double ration de pâte pour tout l’équipage !!
La vie terrestre va reprendre son cours révélant peu à peu, d’abord un halo dans cette nuit noire, puis un feu isophase quelques lumières plus scintillantes. Les vagues nous accompagnent jusqu’au bout, un vent de 35 nœuds jusqu’au bout… le spi est bien rangé avec les alizés.
1h45 du mat, 14 jours de navigation sans voir la terre. Les fonds sont de 11 mètres ça change des 5000 mètres !!!
Nous jetons l’ancre Barbade nous y sommes.
La civilisation a repris son cours, la musique à fond retentit dans le mouillage !! On s’en fou, on est arrivée, on a traversé l’Atlantique à la voile ! Et toc ! On n’a plus à s’agripper… le calme est revenu.
Philippe déstresse, la pression retombe ; nous allons TOUS nous coucher ! Les quarts sont terminés.

La pêche n’est plus d’actualité ; les conditions deviennent de plus en plus sportive, pour l’heure l’atelier est remplacé par du step 24h/24h : On piétine, on compense les mouvements du bateau et 3 et 4 et on recommence !!
« Plaisance sous les alizés !! » c’était le programme… 30 nœuds de vent, des vagues de 3, 4 mètres qui déferlent et tapent sous le bateau et BAOUUUMMM ; Commandant Charcot en a perdu le sommeil ! Il déprime à chaque BAOUUUMMM, les alarmes ne nous laissent plus tranquille ! Alarme de vent, alarme de grain, alarme radar, alarme GPS, alarme d’eau en fond de cale, alarme des eaux grises, minuteur cuisinière !!!...et le téléphone satellite à ses heures ! L’horreur ! Les déferlantes commencent à passer par-dessus ! Nous sommes comme dans un tchékeur !! Tapé, frappé, secoué !! Vivement la terre ferme !
Une tempête tropicale du doux nom de « Olga » est venue s’abattre non loin de là, Nord des Antilles, où elle stagne et grossit. Les grains s’accentuent ; rien ne va plus.

Le boulanger s’est levé tôt ce matin et nous a préparé une bonne miche de pain blanc !! 2e essai de Cap’taine. Une alléchante odeur de pain envahi le carré… ! Les grains se succèdent encore, Milo passe de l’état sec et salé à blanc mouillé lavé en 10 minutes. Mousse, mousse, mousse, rince, rince, rince, Mumm…ça sent bon !!!
2e tentative pour le second. Après Martine à la plage, Phil ‘ en haut du mât ! équipé en ciré, harnaché, sanglé au mât il va rendre visite bien décidé à notre ami l’écrou ! La mission est un succès ! Hissé haut ! RAS, à part une très belle vue de la haut, tout semble OK.
Le décompte est lancé, nous commençons à envisager notre arrivée manipulant les calculs vitesse/distance à parcourir pour une arrivée de jour.
Date de l’événement : Jeudi 13 décembre